Vatican II face à face avec l'Eglise catholique n° 2

Publié le par rémy

Suite de l'article  Vatican II face à face avec l'Eglise catholique n° 1

Ci-dessous, la première partie de la comparaison de l'enseignement de l'Eglise conciliaire Vatican II par rapport à la doctrine CATHOLIQUE. L'Eglise conciliaire est-elle catholique ou apostate ?

Sujets traités
: la liberté religieuse, les libertés et les droits de l'homme



DOCTRINE CONCILIAIRE


INTRODUCTION


a) "L'Eglise se prépare par le prochain concile à entrer en contact avec le monde". (Montini, 27-4-1962)

b) "Que le monde le sache : l'Eglise le regarde avec une profonde compréhension, avec une admiration vraie, sincè-rement disposée, non à le subjuguer mais à le servir, non à le déprécier mais à accroître sa dignité, non à le condam-ner, mais à le soutenir et le sauver". (Paul VI, Discours d'ouverture 2ème Session du Concile, 29-9-1963)

c) "Le Concile Vatican Il a jeté les bases de rapports substantiellement nouveaux entre l'Eglise et le monde, en-tre l'Eglise et la culture moderne. On pourrait les définir, comme des rapports de compréhension, d'ouverture, de dialogue. A cela vient s'ajouter l'attention à l'aujourd'hui “l'aggiornamento".


d) "Le monde est une réalité en soi, il a sa propre légiti-mité.
Et cela, du même coup, entraîne l'autonomie de la cul-ture et, avec elle, de l'art. Cette autonomie, si elle est bien interprétée, n'est pas une protestation contre Dieu ou les énoncés de la foi chrétienne ; elle exprime plutôt que le monde de Dieu est une création propre, libre, confiée à l'homme pour sa culture et sa responsabilité". (Rencontre de J.P. Il avec des artistes et journalistes, 19-11-1980)

e) "Un courant d'affection et d'admiration a débordé du Concile sur le monde humain moderne... et une sympathie sans borne l'a envahi tout entier... L'Eglise s'est pour ainsi dire proclamée la servante de l'humanité." (Paul VI, Dis-cours du 7-12-1965)
"La religion catholique dans sa forme la plus consciente et la plus efficace, comme est celle du Concile, se proclame tout entière en faveur et au service de l'homme." (Rencon-tre de J.P. Il avec des artistes et journalistes, 19-11-1980)

f) "Le Concile Vatican II, en divers passages de ses do-cuments, a exprimé cette sollicitude fondamentale de l'Eglise, afin que la vie en ce monde soit "plus conforme à l'éminente dignité de l'homme" à tous points de vue, pour la rendre "toujours plus humaine." (Paul VI, Populorum Pro-gressio).
L'Eglise animée par la foi eschatologique, considère cette sollicitude pour l'homme, pour son humanité, pour l'avenir des hommes sur la terre et donc aussi pour l'orien-tation de l'ensemble du développement et du progrès, comme un élément essentiel de sa mission, indissoluble-ment lié à celle-ci". (Red. Hom. n° 15).





CHAPITRE I

LA LIBERTÉ RELIGIEUSE, "LES LIBERTÉS"




1)"Qu'il me soit permis d'énumérer quelques-uns des droits inaliénables de l'homme parmi les plus impor-tants…le droit à la liberté de penser, de conscience et de religion, individuellement ou en commun, en privé comme en public … L'ensemble des droits de l'homme correspond à la substance de la dignité de l'être humain... Ils se réfè-rent à la satisfaction des nécessités essentielles de l'homme, à l'exercice de ses libertés, à ses relations avec d'autres personnes".(J.P. Il à l'ONU n° 13, 2-10-1979)
"Parmi ces droits de l'homme, on compte à juste titre le droit à la liberté religieuse à côté du droit à la liberté de conscience." (Red. Hom. n° 17).




2) "Le droit à la liberté religieuse a son fondement dans la dignité même de la personne humaine telle que l'a fait connaître la Parole de Dieu et la raison elle-même. (Dign. Hum. n° 2)... la liberté ou immunité de toute contrainte en matière religieuse qui revient aux individus, doit aussi leur être reconnue lorsqu'ils agissent ensemble...
Dès lors, donc, que les justes exigences de l'ordre public ne sont pas violées, ces groupes sont en droit de jouir de cette immunité afin de pouvoir se régir selon leurs propres normes, honorer d'un culte publie la Divinité suprême...” (ibid. n° 4). Qui plus est, cette doctrine de la liberté a ses racines dans la révélation divine, ce qui, pour les chrétiens, est un titre de plus à lui être saintement fidèles." (Ibid. n° 9)... Ce droit de la personne humaine à la liberté religieuse dans l'ordre juridique de la société doit être reconnu de telle manière qu'il constitue un droit civil." (ibid. n° 2)
"Aux groupes religieux appartient le droit de ne pas être empêchés d'enseigner et de manifester leur foi publique-ment, de vive voix ou par écrit. Mais dans la propagation de la foi et l'introduction des pratiques religieuses on doit tou-jours s'abstenir de toute forme d'agissements ayant un re-lent de coercition... Une telle manière d'agir doit être regar-dée comme un abus de son propre droit et une entorse aux droits des autres." (ibid. n° 6)
"Tous et chacun des articles édités dans cette déclara-tion ont plu aux Pères du Sacro-Saint Concile. Et nous par le pouvoir apostolique que Nous avons reçu du Christ, un avec les Vénérables Pères, Nous l'approuvons dans l'Es-prit-Saint, Nous le décrétons et le statuons et Nous ordon-nons de promulguer pour la gloire de Dieu ce qui a été ainsi statué synodalement". A Rome près saint Pierre, 7-12-1965, Moi, Paul, Évêque de l'Eglise Catholique..." (in fine)



3) "Le deuxième Concile du Vatican a rappelé solennel-lement que le droit à la liberté religieuse est sacré pour tous les hommes." (Alloc. de J.P. Il au Sacré-Collège n° 8, 22-12-1979)
"L'Eglise catholique a synthétisé le fruit de la réflexion sur la liberté religieuse dans la déclaration Dignitatis Huma-nae du Concile œcuménique Vatican II, promulguée le 7-12-1963, document qui a pour le siège apostolique une valeur particulière d'obligation.

4) "Cette déclaration a été précédée de l'encyclique Pa-cem in terris du pape Jean XXIII, datée du 11-4-1963, qui insistait solennellement sur le fait que "chacun a le droit d'honorer Dieu suivant la juste règle de sa conscience."... (La liberté religieuse, Actes de J.P. Il du 1-9-1980, n° 3)"Chacun a le droit d'honorer Dieu suivant la juste règle de la conscience et de professer sa religion dans la vie privée et publique". (Pacem in terris n° 15)




5) "La liberté de conscience et de religion, avec les élé-ments indiques ci-dessous, est un droit primaire et inaliéna-ble de la personne ; bien plus, dans la mesure où elle at-teint la sphère la plus intime de l'esprit, on peut même dire qu'elle soutient la raison d'être, intimement ancrée en cha-que personne, des autres libertés.” (ibid. n° 5 J.P. Il, 1-9-1980).
Dans l'expression et dans la pratique de la liberté reli-gieuse, on relève la présence d'aspects individuels et communautaires, privés et publics, étroitement liés entre eux, en sorte que la jouissance de la liberté religieuse en-globe des dimensions connexes et complémentaires :

a) sur le plan personnel, il faut tenir compte de :
- la liberté d’adhérer ou non à une foi déterminée et à la communauté confessionnelle correspondante :






6) La liberté d'accomplir, individuellement et collective-ment, en privé et en public, des actes de prière et de culte, et d'avoir des églises ou des lieux de culte autant que le requiert les besoins des croyants ;



7) "La liberté de ne pas subir pour des raisons de foi re-ligieuse, des limitations et des discriminations par rapport à d'autres citoyens...


b) sur le plan communautaire :

8) Il faut considérer que les confessions religieuses, ré-unissant les croyants d'une foi déterminée, existent en agissant comme corps sociaux qui s'organisent selon des principes doctrinaux qui leur sont propres.
L'Eglise, comme telle, et les communautés confession-nelles en général ont besoin, pour leur vie et pour la pour-suite de leurs propres fins, de jouir de libertés déterminées parmi lesquelles il faut citer en particulier :


9) - La liberté d'avoir ses propres instituts de formation religieuse et d'études théologiques.
- la liberté d'annoncer et de communiquer l'enseigne-ment de la foi par la parole et par l'écrit, même en dehors des lieux de culte...

10) - la liberté de recevoir et de publier des livres reli-gieux touchant la foi et le culte et d'en faire librement usage;
- la liberté d'utiliser dans le même but des moyens de communication sociale (presse, radio, télévision).


11) - Pour tout ce qui concerne les communautés reli-gieuses qui, comme l'Eglise catholique, ont une autorité suprême possédant au plan universel, comme le prescrit leur foi, la responsabilité, par le magistère et la juridiction, l’unité de la communion qui lie tous les pasteurs et les croyants dans la même confession ; la liberté d'avoir des rapports réciproques de communication entre cette autorité et les pasteurs et les communautés religieuses locales, la liberté de diffuser les actes et les textes du magistère (encycliques, instructions)...
- Au plan international également, la liberté d'échanger, entre les communautés religieuses, des informations et des contributions de caractère théologique ou religieux." (n° 4) (La liberté religieuse, J.P. Il, 1-9-1980)




12) "Le devoir de respecter la foi de chacun est, en même temps, corrélatif au droit naturel et civil de la liberté de conscience et de religion." (Lettre de J.P. Il sur l'Eucha-ristie n° 8).
"Protéger et promouvoir les droits inviolables de l'homme est du devoir essentiel de tout pouvoir civil. Celui-ci doit donc, par de justes lois et autres moyens appropriés, assumer efficacement la protection de la liberté religieuse... Si en raison des circonstances particulières dans lesquelles se trouvent des peuples, une reconnaissance civile spéciale est accordée dans l'ordre juridique d'une cité à une com-munauté religieuse donnée, il est nécessaire qu'en même temps le droit a la liberté religieuse soit reconnu et respec-té, par tous les citoyens et toutes les communautés reli-gieuses.



13) "Enfin, le pouvoir civil doit veiller à ce que l’égalité ju-ridique des citoyens, qui relève en elle-même, du bien commun de la société, ne soit jamais lésée, de manière ouverte ou larvée, pour des motifs religieux et qu'entre eux aucune discrimination ne soit faite." (Dign. Hum. n° 6)
"L'Eglise déplore les différences de traitement que cer-taines autorités civiles établissent injustement entre croyants et incroyants, au mépris des droits fondamentaux de la personne.
L'Eglise réprouve donc comme contraire à l'esprit du Christ toute espèce de discrimination ou de vexations af-fectant des hommes en raison de leur religion". (Nostra Aetate n° 5)
"On sait la place que l’idée de liberté, d’égalité et de fraternité tient dans votre culture, dans votre histoire. Au fond ce sont la des idées chrétiennes." (J.P.II au Bourget, 1-6-1980)


14) "Si l'Eglise revendique en effet pour elle-même la liberté religieuse... il est normal qu'elle respecte aussi les conventions des autres." (Réponse de J.P. Il à Giscard, 30-5-1980)
"L'Eglise ne revendique aucun privilège, elle veut simplement être libre". (J.P. Il - Message aux peuples d'Asie n° 13, 21-2-1981 à Manille)
"L'Eglise ne demande rien d'autre que de pouvoir coopérer avec tous les régimes et tous les peuples, quelles que soient leurs tendances et leurs idéologies, pour la constante élévation de l’humanité." (Alloc. de J.P. Il au Sacré Collège, 22-12-1979 n° 5)


15) "L'Eglise sent le besoin d'élever sa voix pour la dé-fense des droits de l'homme." (ibid. n° 6)
"En définitive la paix se réduit au respect des droits in-violables de l'homme." (Red. Hom. n° 17)
"La déclaration universelle des droits de l'homme est une pierre milliaire placée sur la route longue et difficile du genre humain". (J.P.II à l'O.N.U., n° 7)
"La volonté du peuple est la base de l'autorité du pouvoir public." (Déclaration des droits de l'homme, Art. 21, par. 3)
"Que peut-on souhaiter de plus à chaque peuple et à toute l'humanité, à tous les enfants du monde, sinon cet avenir meilleur, où le respect des droits de l'homme de-viennent une pleine réalité, dans le cadre de l'an 2000 qui approche ?" (J.P. Il à l'O.N.U., n° 21).



16) "La liberté est le principe suprême de l'ordre politi-que et social, dans les rapports entre le gouvernement et le peuple, dans les rapports entre les personnes." (J.P. Il à Philadelphie. La déclaration d'indépendance n° 5, 30-10-1979)
"Le devoir s'impose alors nécessairement de soumettre ces programmes et systèmes modernes à une continuelle révision à partir des droits objectifs et inviolables de l'homme... à partir de ce point de vue fondamental et uni-que qu'est le bien de l'homme". (Red. Nom. N° 17)
DOCTRINE CATHOLIQUE




INTRODUCTION


a) "Je mettrai des inimitiés entre toi et la femme, et ta race et la sienne ; elle-même t'écrasera la tête, et tu mettras des embûches à son talon." (Gen. III, 15)







b) "Que votre parole soit : est-est, non-non. Ce qui est en plus de cela vient du malin." (Mathieu V, 37)
"Qui n'est pas avec moi est contre moi, et qui n'amasse pas avec moi dissipe." (Luc XI, 23)







c) "Vouloir concilier la foi avec l'esprit moderne, cela mène non seulement à l'affaiblissement de la foi, mais à sa perte totale." (Saint Pie X - Pascendi)


d) "Si le monde vous hait, sachez qu'il m'a haï avant vous.
“Si vous étiez du monde, le monde aimerait son bien mais comme vous n'êtes pas du monde, et que je vous ai tiré du monde en vous choisissant, à cause de cela le monde vous hait". (Jn. XV, 18-19)
"Je ne prie pas pour le monde." (Jn. XVII, 9)
"Je leur ai donné votre parole, et le monde les a pris en haine, parce qu'ils ne sont pas du monde, de même que moi, je ne suis pas du monde." (Jn. XVII, 14)
"Le monde me hait, parce que je rends de lui ce témoi-gnage que ses œuvres sont mauvaises."(Jn. VII,
7)



e) "Adultères, ne savez-vous pas que l'amitié du monde, c'est l'inimitié contre Dieu ? Quiconque veut être ami du monde se rend ennemi de Dieu." (Jacques IV, 4)
"N'aimez pas le monde, ni ce qui est dans le monde, si quelqu'un aime le monde, l'amour du Père n'est pas en lui. Car tout ce qui est dans le monde, la concupiscence de la chair, la concupiscence des yeux et l'orgueil de la vie, ne vient point du Père, mais du monde." (I Jn. XI, 15-16).






f) "Mes bien-aimés, ne croyez pas à tout esprit, mais voyez par l'épreuve si les esprits sont de Dieu, car plusieurs faux prophètes sont venus dans le monde...eux, ils sont du monde : c'est pourquoi ils parlent du monde, et le monde les écoute. Mais nous, nous sommes de Dieu. Celui qui connaît Dieu nous écoute ; celui qui n'est pas de Dieu ne nous écoute point ; c'est par-là que nous connaissons l'Es-prit de vérité et l'esprit d'erreur". (I Jn. IV,1)
"Le monde passe, et sa concupiscence aussi ; mais celui qui fait la volonté de Dieu demeure éternellement."(I Jn. II, 17).












CHAPITRE I

LA LIBERTÉ RELIGIEUSE,
LES LIBERTÉS, ET LES DROITS DE L’HOMME


1) "De cette source empoisonnée de l'Indifférentisme, découle cette maxime fausse et absurde ou plutôt ce délire: qu'on doit procurer et garantir à chacun la liberté de con-science ; erreur des plus contagieuses, à laquelle aplanit la voie cette liberté absolue et sans freins des opinions qui, pour la ruine de l'Eglise et de l'état, va se répandant de toutes parts, et que certains hommes, par un excès d'impu-dence, ne craignent pas de représenter, comme avanta-geuse à la religion. "Quelle mort plus funeste pour les âmes, que la liberté de l'erreur !" disait saint Augustin. (Grégoire XVI, Mirari vos)


2) "Et contre la doctrine de la Sainte Ecriture, de l'Eglise et des Saints Pères, ils affirment sans hésitation que : "La meilleure condition de la société est celle où on ne recon-naît pas au pouvoir le devoir de réprimer, par des peines légales, les violations de la loi catholique, si ce n'est dans la mesure où la tranquillité publique le demande". A partir de cette idée tout à fait fausse du gouvernement des sociétés, ils ne craignent pas de soutenir cette opinion erronée, fu-neste au maximum pour l'Eglise catholique, et le salut des âmes, que Notre prédécesseur Grégoire XVI, d'heureuse mémoire, qualifiait de délire : "La liberté de conscience et des cultes est un droit propre à chaque homme. Ce droit doit être proclamé et garanti par la loi dans toute société bien organisée. Les citoyens ont droit à l'entière liberté de manifester hautement et publiquement leurs opinions quel-les qu'elles soient, par les moyens de la parole, de l'impri-mé ou toute autre méthode sans que l'autorité civile ni ec-clésiastique puisse lui imposer une limite." (Pie IX - Quanta Cura n° 5)
"Au milieu donc d'une telle perversité d'opinions cor-rompues, Nous souvenant de Notre charge apostolique, dans notre plus vive sollicitude pour notre très sainte reli-gion, pour la saine doctrine, et pour le salut des âmes à Nous confiées par Dieu, et pour le bien de la Société hu-maine elle-même, Nous avons jugé bon d'élever à nouveau Notre Voix Apostolique. En conséquence, toutes et cha-cune des opinions déréglées et des doctrines rappelées en détail dans ces Lettres, Nous les réprouvons et condam-nons de Notre Autorité Apostolique, et Nous voulons et ordonnons que tous les fils de l'Eglise Catholique les tien-nent absolument pour réprouvées, proscrites et condam-nées". (Pie IX, Quanta Cura n° 14)













3) "L'homme doit nécessairement rester tout entier dans une dépendance réelle et incessante à l'égard de Dieu, et par conséquent, il est absolument impossible de comprendre la liberté de l'homme sans la soumission à Dieu et l'assujettissement à Sa volonté. Nier cette souve-raineté de Dieu ou refuser de s’y soumettre, ce n’est pas la liberté, c’est l'abus de la liberté et la révolte ; et c'est préci-sément d'une telle disposition d'âme que se constitue et que naît le vice capital du Libéralisme". (Léon XIII, Libertas)


4) "Il est libre à chaque homme d'embrasser et de professer la religion qu'à la lumière de la raison, il aura regar-dée comme vraie". (15ème proposition condamnée par le Syllabus).


5) "C'est dans cette vue qu'on établit, comme un droit de l'homme en société, cette liberté absolue, qui non seu-lement assure le droit de n'être pas inquiété sur ses opi-nions religieuses mais qui accorde encore cette licence de penser, de dire, d'écrire et même de faire imprimer impu-nément en matière de religion tout ce que peut suggérer l'imagination la plus déréglée ; droit monstrueux qui parait cependant résulter, à l'assemblée, de l'égalité et de la li-berté naturelles à tous les hommes. mais que pouvait-il y avoir de plus insensé que d'établir parmi les hommes cette égalité et cette liberté effrénées qui semblent étouffer la raison, le don le plus précieux que la nature ait fait à l'homme et qui le distingue des animaux ?...ou donc est cette liberté de penser et d'agir que l'Assemblée Nationale accorde à l'homme social comme un droit imprescriptible de la nature ? Ce droit chimérique n'est-il pas contraire aux droits du créateur suprême a qui nous devons l'existence et tout ce que nous possédons ?...cette égalité, cette liberté, si vantées ne sont donc pour lui, dès le moment de sa nais-sance, que des chimères et des mots vides de sens."(Pie VI, Quod aliquantum , 10-3-1791)

6) "A propos des individus, examinons cette liberté si contraire à la vertu de religion, la liberté des cultes, comme on l'appelle, qui repose sur ce principe qu'il est loisible à chacun de professer telle religion qui lui plaît ou même de n'en professer aucune..." (Léon XIII, Libertas)

7) "A notre époque, il n'y a plus intérêt à ce que la reli-gion catholique soit considérée comme l'unique religion de l'Etat, à l'exclusion de tous les autres cultes". (77ème propo-sition condamnée par le Syllabus).

8) "Par cela même qu'on établit la liberté de tous les cultes sans distinction, on confond la vérité avec l'erreur et l'on met au rang des sectes hérétiques et même de la perfi-die judaïque, l’épouse sainte et immaculée du Christ, l'Eglise hors de laquelle il n'y a pas de salut. En outre, en promettant faveur et appui aux sectes des hérétiques et à leurs ministres, on tolère et on favorise non seulement leurs personnes, mais encore leurs erreurs. C'est implicitement la désastreuse et à jamais déplorable hérésie que saint Au-gustin mentionne en ces termes : "Elle affirme que tous les hérétiques sont dans la bonne voie et disent vrai, absurdité si monstrueuse que je ne puis croire qu'une secte la pro-fesse réellement." (Pie VII, Post tam diuturnas , 29-4-1814)





9) "Quant à ce qu'on appelle liberté d'enseignement, il n’en faut pas juger d'une façon différente, il n'y a que la vérité, on n'en saurait douter, qui doit entrer dans les âmes... C'est pour ce motif que le devoir de quiconque se livre à l'enseignement est, sans contredit, d'extirper l'erreur des esprits et d'opposer des protections sûres à l'envahissement des fausses opinions. Il est donc évident que la liberté dont Nous traitons, en s’arrogeant le droit de tout enseigner à sa guise, est en contradiction flagrante avec la raison et qu'elle est née pour produire un renversement complet dans les esprits ; le pouvoir public ne peut accorder une pareille licence dans la société qu'au mépris de son devoir." (Léon XIII, Libertas )

10) "La liberté de la presse, liberté qui menace la foi et les mœurs des plus grands périls et d'une ruine certaine." (Pie VII, Post tam diuturnas, 29-4-1814)
“L’expérience nous l'atteste et l'antiquité la plus reculée nous l'apprend : pour amener la destruction des états les plus riches, les plus puissants, les plus glorieux, les plus florissants, il n'a fallu que cette liberté sans frein des opi-nions, cette licence des discours publics, cette ardeur pour les innovations. A cela se rattache la liberté de presse, li-berté la plus funeste, liberté exécrable, pour laquelle on n'aura jamais assez d'horreur, et que certains hommes osent avec tant de bruit et tant d'insistance, demander et étendre partout... Nous frémissons, vénérables Frères, en considérant de quels monstres de doctrine, ou plutôt de quels prodiges d’erreurs nous sommes accablés"(Grégoire XVI Mirari vos, 15-8-1832)


11) "L'Eglise n'a pas le droit de définir dogmatiquement que la religion de l'Eglise catholique est la seule vraie religion". (2lème proposition condamnée par le Syllabus)
"Relativement à la religion, penser qu'il est indifférent qu'elle ait des formes disparates et contraires équivaut sim-plement à n'en vouloir ni choisir, ni suivre aucune. C'est l'athéisme moins le nom... Il n'est donc pas permis de met-tre au jour et d'exposer aux yeux des hommes ce qui est contraire à la vertu et à la vérité, et bien moins encore de placer cette licence sous la tutelle et la protection des lois." (Léon XIII, Immortale Dei)
"Accordez à chacun la liberté illimitée de parler et d'écrire, rien ne demeure sacré et inviolable, rien ne sera épargné, pas même ces vérités premières, ces grands prin-cipes naturels... Tout ce que la licence y gagne, la liberté le perd ; car on verra toujours la liberté grandir et se raffermir à mesure que la licence sentira davantage le frein." (Léon XIII, Libertas)

12) "Une liberté de ce genre est ce qui porte le plus de préjudice à la liberté véritable, soit des gouvernants, soit des gouvernés. C'est pourquoi offrir à l'homme la liberté dont nous parlons, c'est lui donner le pouvoir de dénaturer impunément le plus saint des devoirs, de le déserter, aban-donnant le bien immuable pour se tourner vers le mal : ce qui, Nous l'avons dit, n'est plus la liberté, mais une dépra-vation de la liberté et une servitude de l'âme dans l'abjec-tion du péché." (Léon XIII, Libertas)


13) Envisagé au point de vue social, cette même liberté veut que l’Etat ne rende aucun culte à Dieu ou n'autorise aucun culte public ; que nulle religion soit préférée à l'autre, que toutes soient considérées comme ayant les mêmes droits sans même avoir égard au peuple, lors même que ce peuple fait profession de catholicisme. Mais, pour qu'il en fût ainsi, il faudrait que vraiment la communauté civile n’eût aucun devoir envers Dieu ; ou qu'en ayant, elle put impu-nément s'en affranchir, ce qui est également et manifeste-ment faux... C'est pourquoi la société civile, en tant que société, doit nécessairement reconnaître Dieu comme son principe et son auteur, et, par conséquent, rendre à sa puissance et à son autorité l'hommage de son culte... Puis-qu'il est donc nécessaire de professer une religion dans la société, il faut professer celle qui est la seule vraie et que reconnaît sans peine, surtout dans les pays catholiques, aux signes de vérité dont elle porte en elle l'éclatant carac-tère. Cette religion, les chefs de l'état doivent donc la con-server et la protéger, S'ils veulent, comme ils en ont l'obli-gation, pourvoir prudemment et utilement aux intérêts de la communauté." (Léon XIII, Libertas)
"On doit des éloges à certains pays de nom catholique, où la loi a pourvu à ce que les étrangers qui viennent s'éta-blir puissent jouir de l'exercice public de leurs cultes parti-culiers." (78ème proposition condamnée par le Syllabus)
"En effet, il est faux que la liberté civile de tous les cul-tes, et que le plein pouvoir attribué à tous de manifester ouvertement et publiquement n'importe quelles opinions et n'importe quelles pensées, conduisent plus facilement les peuples à la corruption des mœurs et des esprits, et propa-gent la peste de l'indifférentisme." (79ème proposition con-damnée par le Syllabus).
C'est bien là véritablement cette liberté philosophique qui tend à corrompre les esprits, déprave les mœurs, ren-verser toutes les lois et les institutions reçues... Ces avo-cats tant vantés du genre humain ont ajouté au mot faux et trompeur de liberté, un autre mot qui ne l'est pas moins, celui d'égalité ; comme si, entre des hommes réunis en société et pourvus de facultés intellectuelles si différentes, ayant des goûts si opposés et une activité si déréglée, si dépendante de leur convoitise individuelle, il ne devait y avoir personne qui réunit la force et l'autorité nécessaires pour contraindre, réprimer, ramener au devoir ceux qui s'en écartent, afin que la société, bouleversée par tant de pas-sions diverses et désordonnées, ne soit pas précitée dans l'anarchie et ne tombe entièrement en dissolution." (Pie VI Alloc. au Consist, 17-6-1793)

14) "De fait, la société du genre humain a été consti-tuée par Dieu, auteur de la nature. De Lui, comme principe et comme source, découlent dans leur force et dans leur pérennité les bienfaits innombrables dont elle nous enrichit. Aussi, de même que la voix de la nature rappelle à chaque homme en particulier l'obligation où il est d'offrir à Dieu le culte d'une pieuse reconnaissance, parce que c’est à Lui que nous sommes redevables de la vie et des biens qui l'accompagnent, un devoir semblable s'impose, pour la même raison, aux peuples et aux sociétés." (Léon XIII, Humanum Genus, 20-4-1884)
"Les chefs d'Etat doivent donc tenir pour saint le nom de Dieu et mettre au nombre de leurs principaux devoirs celui de favoriser la religion, de la protéger de leur bien-veillance, de la couvrir de l'autorité tutélaire des lois, et ne rien statuer ou décider qui soit contraire à son intégrité." (Léon XIII, Immortale Dei, 1-11-1885)
"Le socialisme... repose sur une théorie de la société qui lui est propre et qui est inconciliable avec le christia-nisme authentique... personne ne peut être en même temps bon catholique et vrai socialiste." (Pie XI, Quadragesimo Anno, 15-5-1931)

"Le communisme est intrinsèquement pervers et l'on ne peut admettre sur aucun terrain la collaboration avec lui de la part de quiconque veut sauver la civilisation chrétienne." (Pie XI, Divini Redemptoris, 19-3-1937)


15) "Il Nous suffit de rappeler les 17 articles sur les droits de l'homme qui ne sont qu'une répétition fidèle de la déclaration faite par l'Assemblée Nationale de France de ces mêmes droits, si contraires à la religion et à la socié-té."(Pie VI, Encyclique Adeo Nota, 23-4-1791)
"On voit donc clairement pourquoi certains hommes, ne tenant aucun compte des principes les plus certains de la saine raison, osent publier que : la volonté du peuple ma-nifestée par ce qu'on dit être l'opinion publique ou autre-ment, constitue la loi suprême, indépendante de tout droit divin et humain." (Pie IX, Quanta Cura)
"Bon nombre de nos contemporains, marchant sur les traces de ceux qui, au siècle dernier se sont décernés le titre de philosophes, prétendent que tout pouvoir vient du peuple... C'est en quoi les Catholiques se séparent de ces nouveaux maîtres ; ils vont chercher en Dieu, le droit de commander, et le font dériver de là, comme de sa source naturelle et de son nécessaire principe.

C'est de cette hérésie que naquirent au siècle dernier, la fausse philosophie et ce qu'on appelle le droit moderne, la souveraineté du peuple, et cette licence sans frein en dehors de laquelle beaucoup ne savent plus voir de vraie liberté. De là on s'est avancé jusqu'aux dernières erreurs, le communisme, le socialisme, le nihilisme, monstres effroya-bles qui sont la honte de la société et qui menacent d'être sa mort." (Léon XIII, Diuturnum illud, 29-6-1881).

16) "Le salut, cependant, n'est pas ailleurs que dans le Christ : Car il n'est pas sous le soleil, d'autre nom qui ait été donné aux hommes, dans lequel nous devions être. Il est donc nécessaire de revenir à Lui, de se prosterner à Ses pieds, de cueillir de Sa bouche divine les paroles de la vie éternelle : car seul Il peut indiquer le chemin capable de nous ramener au salut, seul Il peut enseigner le vrai, seul rappeler à la vie, Lui qui a dit de Lui-même : “Je suis la Voie, la Vérité et la Vie". (Jn XVI, 6). On a tenté à nouveau de traiter les affaires du monde en dehors du Christ ; on a commencé à bâtir en rejetant la pierre angulaire. Pierre le reprochait à ceux qui crucifièrent Jésus. Et voici qu'une seconde fois la masse de l'édifice s'écroule en brisant la tête des constructeurs. Jésus reste malgré tout la pierre angulaire de la société humaine, et de nouveau se justifie la maxime : "Il n'est de salut qu'en Lui". (Act. IV, 11-12). (Pie X, Jucunda Sane, 12-3-1904)

Publié dans Face à Face

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