Mercredi des quatre temps

Publié le par WalkTsin

 

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Les Quatre-Temps sont, dans le calendrier liturgique catholique, un temps de jeûne au commencement de chacune des quatre saisons.

Dans chacune des quatre saisons de l'année, il y a une semaine dite des Quatre-Temps dont le mercredi, le vendredi et le samedi sont fixés comme jours de jeûne et pourvus d'un formulaire propre.

Ce cycle trimestriel lié aux saisons existe dans la liturgie romaine à côté du cycle annuel depuis la plus haute antiquité. Ainsi, le pape Léon le Grand a laissé une série de sermons pour les Quatre-Temps.

À la fin du Moyen Âge, les jours des Quatre-Temps étaient encore des fêtes d'obligation, mais au cours des siècles ils ont disparu de la pratique chrétienne.

Le Cérémonial des évêques (Cæremoniale Episcoporum) de 1984 recommande de prier aux Quatre-Temps « pour les divers besoins des hommes, en particulier pour les fruits de la terre et les travaux des hommes » et laisse aux conférences épiscopales le soin de régler la manière de les célébrer.

Les semaines des Quatre-Temps sont fixées comme suit1:

 


 

La petite histoire : Jacques de Voragin dans La Légende dorée

 

 

LE JEÛNE DES QUATRE-TEMPS

Le jeûne des Quatre-Temps a été institué par le pape Calixte. Il consiste à jeûner quatre fois par an, suivant les quatre saisons. Ce jeûne se justifie par quatre arguments :

1o Le printemps étant une saison humide, nous jeûnons au printemps pour tempérer en nous les humeurs pernicieuses, c’est-à-dire la luxure. L’été étant une saison chaude et sèche, nous jeûnons pour châtier en nous la sécheresse de l’avarice. L’automne étant une saison également sèche, mais froide, nous jeûnons pour châtier la sécheresse froide de l’orgueil. Enfin l’hiver étant une saison froide et humide, nous jeûnons pour châtier le froid de l’infidélité et de la malice.

2o Le jeûne des Quatre-Temps a pour objet de nous rappeler le jeûne des Juifs, qui jeûnaient quatre fois par an, avant la Pâque, avant la Pentecôte, avant la fête des Tabernacles et avant la dédication de décembre.

3o L’homme étant formé de quatre éléments, quant au corps, et de trois facultés, quant à l’âme, nous devons jeûner quatre fois par an, pendant trois jours chaque fois.

4o Le printemps se rapporte à l’enfance, l’été à l’adolescence, l’automne à l’âge viril, l’hiver à la vieillesse. Nous devons donc jeûner au printemps pour être innocents comme des enfants ; en été, pour être forts comme des adolescents, en automne, pour être mûrs par la justice, comme le veut l’âge viril ; en hiver pour acquérir la sagesse et la probité des vieillards. Ou, plutôt encore, nous devons jeûner en hiver pour expier les fautes commises par nous pendant les saisons précédentes.

 


 

 

Dom Gueranger : "Les intentions du jeûne des Quatre-Temps sont de consacrer par la pénitence chacune des saisons de l'année. Les Quatre-Temps de L'Avent sont connus, dans l'antiquité ecclésiastique, sous le nom de Jeûne du dixième mois ; et saint Léon nous apprend, dans un des Sermons qu'il nous a laissés sur ce jeûne, et dont l'Eglise a placé un fragment au second Nocturne du troisième dimanche de l'Avent, que cette époque a été choisie pour une manifestation spéciale de la pénitence chrétienne, parce que c'est alors que la récolte des fruits de la terre étant terminée, il convient que les chrétiens témoignent au Seigneur leur reconnaissance par un sacrifice d'abstinence, se rendant d'autant plus dignes d'approcher de Dieu, qu'ils sauront dominer davantage l'attrait des créatures ; « car, ajoute le saint Docteur, le jeûne a toujours été l'aliment de la vertu. Il est la source des pensées chastes, des résolutions sages, des conseils salutaires. Par la mortification volontaire, la chair meurt aux désirs de la concupiscence, l'esprit se renouvelle dans la vertu. Mais parce que le jeûne seul ne nous suffit pas pour acquérir le salut de nos âmes, suppléons au reste par des œuvres de miséricorde envers les pauvres. Faisons servira la vertu ce que nous retrancherons au plaisir ; et que l'abstinence de celui qui jeûne devienne la nourriture de l'indigent. »

[...] Ranimons en nous, à l'aide de ces légères observances, le zèle des siècles antiques, nous souvenant toujours que si la préparation intérieure est surtout nécessaire pour l'Avènement de Jésus-Christ dans nos âmes, cette préparation ne saurait être véritable en nous, sans se produire à l'extérieur par les pratiques de la religion et de la pénitence.

Le jeûne des Quatre-Temps a encore une autre fin que celle de consacrer, par un acte de piété, les diverses saisons de l'année ; il a une liaison intime avec l'Ordination des Ministres de l'Eglise, qui reçoivent le samedi leur consécration, et dont la proclamation avait lieu autrefois devant le peuple à la Messe du Mercredi. Dans l'Eglise Romaine, l'Ordination du mois de Décembre fut longtemps célèbre ; et il paraît, par les anciennes Chroniques des Papes, que, sauf les cas tout à fait extraordinaires, le dixième mois fut, durant plusieurs siècles, le seul où l'on conférât les saints Ordres à Rome. Les fidèles doivent s'unir aux intentions de l'Eglise, et présenter à Dieu l'offrande de leurs jeûnes et de leurs abstinences, dans le but d'obtenir de dignes Ministres de la Parole et des Sacrements, et de véritables Pasteurs du peuple chrétien."


 (Source : L'année liturgique 

 

 

Publié dans Histoire de l'Eglise

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