Le vrai patriote

Publié le par WalkTsin


LA VRAI PATRIOTE

Pour aimer la patrie d'un amour vraiment élevé, nous devons commencer par lui donner en nous des citoyens dont elle n'ait pas à rougir, dont elle ait au contraire à se faire honneur. Tourner en dérision la religion et les bonnes mœurs, et dignement aimer la patrie, est chose tout aussi incompatible que de prétendre estimer, comme elle le mérite, une femme que l'on aime, et se croire dispensé de lui être fidèle. Piétiner l'honnêteté et la vertu, c'est bien plus qu'un acte individuel, c'est dans le domaine temporel un acte tourné contre la nation et qui porte atteinte à la patrie tout entière ; tout comme dans le domaine spirituel, le péché d'un tel blesse non seulement son âme, mais aussi toute l'Église.
       Si un homme insulte les autels, la sainteté du lien conjugal, la décence, la probité, et qu'il s'écrie ensuite qu'il est au service de la patrie, de la France, des Français, il ne faut pas le croire. C'est un hypocrite, c'est un détestable citoyen.
       Il n'y a de bon patriote que l'homme vertueux, celui qui comprend, celui qui aime tous ses devoirs, et qui s'étudie à les accomplir. Être un bon travailleur, un bon père, un bon époux, un bon fils : c'est être un bon citoyen, c'est être un véritable patriote.
       Jamais il n'ira se confondre avec l'adulateur des puissants, ou le contempteur haineux de toute autorité : irrévérence ou servilité, excès des deux parts.
       Si le gouvernement lui a confié un emploi militaire ou civil, le but qu'il doit se proposer, ce n'est pas sa fortune propre, mais bien l'honneur et la prospérité du prince et du pays. Hélas, combien encore, de nos jours, raisonnent ainsi ? Que signifie encore le service de l'État et du bien commun ?
       Si le vrai patriote vit en simple particulier, l'honneur et la prospérité du prince et du pays sont également l'objet de ses vœux les plus ardents, et, loin de rien faire qui puisse lui nuire, il fait tout ce qui est en son pouvoir pour arriver au même but.
       Il sait que dans toutes les sociétés il existe des abus, et il désire que ces abus se réforment; mais il déteste la fureur de ceux qui voudraient les réformer par la spoliation et les vengeances sanguinaires; car de tous les abus, ceux-là sont les plus terribles et les plus funestes.
       Le vrai patriote n'appelle pas, il n'excite pas les discordes civiles; au contraire, par sa paroles et ses exemples, il se fait autant qu'il le peut le modérateur des opinions exagérées et le conseiller fervent de l'indulgence et de la paix. Il ne cesse d'être un agneau qu'au jour où la patrie ou la religion en danger réclame son bras pour la défendre. Alors il devient un lion ; il combat, et triomphe ou meurt. De tous temps le fait de donner sa vie pour son pays ou pour sa foi a toujours été tenu en très haute estime par les hommes ; il n'est pas juste qu'aujourd'hui, au nom d'un individualisme forcené ou d'une pseudo tolérance, on considère que l'Église ou la Patrie ne valent plus la peine de se battre, voire de mourir pour elles. Affirmer le contraire, et c'est à coup sûr se faire traiter d'ignoble fanatique, d'intégriste religieux ou de fasciste acharné... Triste époque qui ne voit de lutte valable que dans la défense de son pouvoir d'achat.

Publié dans Patriotisme

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