CATÉCHISME POUR LES ADULTES
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LA VIE SURNATURELLE
1° ) Le Paradis :
DEMANDE : Qu'est-ce que le paradis ?
RÉPONSE : Le paradis est un lieu de délices, où en voyant Dieu tel qu'il est, et en l'aimant parfaitement, on jouit d'un bonheur éternel.
Le paradis ou le ciel est un lieu de délices, où les saints, les élus, les prédestinés jouissent avec Dieu de la vie éternelle, sans mélange d'aucun mal ; un séjour de volupté où l'on goûte sans cesse les plaisirs les plus vifs, où l'on éprouve sans cesse les plus douce jouissances ; un séjour d'où est à jamais banni tout ce qui pourrait causer la moindre peine, le plus petit chagrin, la plus légère inquiétude ; un séjour enfin où l'on jouit d'un bonheur si grand, si parfait, que l'œil n'a jamais vu, l'oreille n'a jamais entendu, l'esprit de l'homme n'a jamais compris ce que Dieu a préparé à ceux qui l'aiment (I Cor. II, 9). C'est, en effet, le sein même de Dieu.
Aussi le bonheur du paradis consiste :
1°) à voir Dieu. Ce n'est plus comme en un miroir et en énigme que les saints l'aperçoivent ; ils le voient tel qu'il est, et le contemplent face à face ; ils connaissent l'adorable Trinité comme ils en sont connus, et ils trouvent la vie éternelle dans cette connaissance parfaite du Père, du Fils, et du Saint-Esprit, et dans cette union à la saint Trinité. Comme Dieu trouve son essentielle et inaltérable félicité à se contempler et à s'aimer Lui-même, les élus trouvent leur inaltérable félicité dans la contemplation de Dieu, sans voile, sans nuages, face à face et tel qu'il est.
2°) Le bonheur du paradis consiste à aimer Dieu parfaitement. La vue si claire dont les saints jouissent des perfections infinies de Dieu les embrase d'amour pour Lui ; « et cet amour inviolable, dit saint François de Sales, toujours actuel, toujours régnant, toujours également ardent, leur fait goûter des délices auxquelles tous les autres contentements célestes ne peuvent être comparés » (Théotine, livreénbsp;VII).
Le bonheur du paradis consiste donc à voir Dieu tel qu'il est, à l'aimer parfaitement, et à être uni à lui. Mais ce bonheur, pendant combien de temps durera-t-il ? Et bien, il durera toujours, pendant toute l'éternité. Les saint règnent avec Dieu, et leur règne, comme celui de Dieu même sera un règne de tous les siècles ; le trône sur lequel ils sont assis est le trône de Dieu, et ce trône est inébranlable ; le bonheur dont Dieu les fait jouir est son propre bonheur, et ce bonheur est inaltérable ; la récompense qu'il leur accorde, c'est Lui-même, et il est éternel ; ils brilleront comme des astres dans le grand jour de l'éternité, et leur lumière ne s'éclipsera jamais. Le bonheur dont jouissent les saints dans le paradis est éternel ; autrement il ne serait pas complet. En vain seraient-ils comblés de toutes sortes de biens, en vain jouiraient-il des plus pures délices, si la possession de ces biens et de ces jouissances ne devait durer qu'un temps. Plus ils seraient élevés en gloire, plus leur diadème serait brillant..., et plus la pensée qu'il faudrait un jour quitter tout cela les rendrait malheureux.
D : Les saints sont-ils dans le ciel en corps et en âme ?
R : Non, il n'y a actuellement que leurs âmes qui y soient.
Il n'y a actuellement que les âmes des saints qui soient dans le ciel ; leurs corps n'y entreront qu'après la résurrection et le jugement général. Il y entreront pour avoir part à la gloire de leurs âmes, comme ils ont eu part sur la terre, à leurs pénitences et à leurs bonnes œuvres.
Ce que nous venons de dire souffre une exception certaine : la Très sainte Vierge est au ciel en corps et en âme. Nous savons que des saints ressuscitèrent à la mort de Jésus-Christ. Selon St. Rémy, ils sont montés au ciel le jour de l'ascension de notre divin Sauveur, mais ne précisant pas si c'est avec leur corps glorieux, il n'y a de Foi que la Mère de Dieu qui est au ciel en corps et en âme.
D : Quels sont ceux dont les âmes vont en paradis aussitôt après leur mort ?
R : Ceux dont les âmes vont en paradis aussitôt après leur mort son ceux qui, étant morts en état de grâce, ont entièrement satisfait à la justice divine pour les peines temporelles dues à leur péchés.
Pour aller en paradis aussitôt après la mort, il faut :
1°) mourir en état de grâce, c'est-à-dire n'être coupable, au moment de la mort, d'aucun péché mortel. 2°) n'avoir sur la conscience aucun péché véniel. 3°) avoir entièrement satisfait à la justice divine pour les peines temporelles dues aux péchés que l'on a commis pendant la vie.
On peut satisfaire entièrement à la justice divine par trois moyens :
1°) par le baptême, qui non-seulement efface le péché, mais encore remet toute la peine éternelle et temporelle que mérite le péché, en sorte que celui qui mourrait immédiatement après avoir reçu le baptême, eût-il commis auparavant les plus grands péchés, irait directement au ciel. 2°) par le martyre : celui qui a le courage de verser son sang et de mourir pour le nom de Jésus-Christ lave tous ses péchés dans son propre sang, en obtient une pleine et entière rémission, et est mis aussitôt en possession du royaume céleste.
3°) par une pénitence parfaite : l'absolution remet, avec le péché mortel, la peine éternelle qu'il mérite ; mais cette peine éternelle est chargée en une peine temporelle, qu'il faut nécessairement subir ou en cette vie ou en l'autre ; celui qui avant de sortir de ce monde, a subi cette peine temporelle tout entière, en faisant une pénitence proportionnée au nombre et à l'énormité de ses péchés, a complètement satisfait à la justice divine, et va en paradis aussitôt après sa mort.
2° ) Le Purgatoire :
D : Toutes les âmes vont-elles au Paradis aussitôt après leur mort ?
R : Non, il y en a qui vont au Purgatoire et d'autres en enfer.
Les âmes qui, au sortir de leur corps, sont coupables de quelques fautes légèeres, ou sans avoir acquitté les peines dues à leurs péchés vont dans au Purgatoire, c'est-à-dire le lieu où l'âme se purifie avant d'entrer au ciel.
D : Qu'est-ce que le purgatoire ?
R : Le purgatoire est un lieu de souffrances, où les âmes justes expient leurs péchés, avant d'être admises à la gloire du Paradis.
Il y a un purgatoire, c'est-à-dire un lieu qui tient le milieu entre le paradis et l'enfer, dans lequel les âmes des justes sorties de ce monde sans avoir suffisamment satisfait à la justice divine achèvent d'y satisfaire, avant d'être admises à jouir du bonheur éternel. Nous lisons, dans les livres des Machabées, que Juda, un des principaux chefs d'Israël, envoya une somme d'argent à Jérusalem, afin qu'on offrit un sacrifice pour ceux qui étaient morts dans le combat. Pourquoi ? Parce que, nous dit l'Esprit-Saint, c'est une pratique sainte et salutaire de prier pour les morts. Mais si c'est une œuvre sainte, si c'est une pratique salutaire de prier pour les morts, il y a donc des morts qui ont en effet besoin de nos prières ; il y a donc des morts qui ne sont point encore parvenus à ce lieu de repos, à cette heureuse patrie après laquelle ils soupiraient ; il y a donc des morts qui sont encore dans un lieu d'exil, dans un état d'expiation et de souffrance.
Le purgatoire est un lieu d'expiation et de souffrance : la principale peine que subissent les âmes qui y sont détenues est la privation de la vue de Dieu ; peine qu'elles ressentent d'autant vivement, qu'elles connaissent mieux ce souverain bien, dont la vue leur est encore refusée, et qu'elle désirent plus ardemment le contempler et lui unies. Mais, outre cette peine, ces âmes sont encore purifiées par le feu, et en proie à des souffrances plus cuisantes que toutes celles qu'il serait possible d'endurer sur la terre. C'est ainsi qu'elles expirent leurs pêchés, et elles ne seront admises à la gloire du paradis que lorsqu'elles auront entièrement satisfait à la divine justice.
Nous pouvons procurer du soulagement à ces âmes souffrantes ; nous pouvons briser les liens qui les retiennent captives et leur ouvrir les portes de la céleste patrie ; la religion nous l'enseigne, et la tradition constante et universelle de l'Église, depuis les apôtres jusqu'à nous, nous apprend que les âmes du purgatoire y sont soulagées par les suffrages des fidèles, et que Dieu applique à ces âmes les mérites des jeûnes, des aumônes, des prières, des communions, des pratiques de pénitence et de toutes les bonnes œuvres que nous lui offrons pour elles. Ce qui contribue surtout puissamment à adoucir leurs peines et à hâter leur délivrance, c'est le saint sacrifice de la messe ; aussi l'Église ne l'offre-t-elle jamais sans implorer pour ces âmes infortunées la divine miséricorde. Pendant que tout le peuple est assemblé et élève leurs prières vers le ciel, que Jésus-Christ est sur l'autel en qualité de victime, le prêtre conjure le Seigneur d'accorder aux morts un lieu de rafraîchissement, de lumière et de paix.
D : Est-il certain qu'il y ait un Purgatoire ?
R : Oui, l'existence du Purgatoire est un dogme de foi catholique.
Ce dogme a été clairement défini par le saint concile de Trente, et il est fondé sur l'Ecriture sainte aussi bien que sur la Tradition. La sainte Vierge, lors de sa première apparition à Fatima a parlé du purgatoire. Il est donc absolument certain qu'il y a un purgatoire.
D : Quels sont ceux dont les âmes vont en purgatoire ?
R : Ceux dont les âmes vont en purgatoire sont ceux qui meurent en état de grâce, coupables néanmoins de quelque faute légère, ou qui n'ont pas entièrement satisfait à la justice divine pour la peine temporelle due à leurs péchés.
Rien de souillé ne peut entre dans le ciel : ainsi toute âme qui, au moment de la mort, se trouve coupable de quelque péché véniel, de quelque faute légère, ne va point au ciel, mais dans le purgatoire, afin de s'y purifier. Il en est de même d'une âme qui, au sortir de cette vie, n'est souillée d'aucun péché, même véniel, mais qui n'a pas entièrement satisfait à la justice divine ; elle achève d'y satisfaire dans le purgatoire, et Dieu ne l'admettra dans son sein et ne la fera entrer en possession de son royaume que lorsqu'elle aura payé sa dette jusqu'à la dernière obole, suivant les paroles de divin Sauveur dans l'Évangile : « En vérité, je te le dis, tu ne sortiras point de là que tu n'aies payé jusqu'à la dernière obole. » (Matthieu V, 26).
D : En quoi consistent les souffrances des âmes du Purgatoire ?
R : Les âmes du Purgatoire sont privées du bonheur de voir Dieu, et un feu réel les brûle szans les consumer.
Les souffrances des âmes du Purgatoire sont les mêmes que celles des réprouvés. Elles éprouvent la peine du dam, c'est-à-dire qu'elles sont privées de la vision intuitive, du bonheur du sens, c'est-à-dire qu'elles sont dans un feu qui les brûle sans les consumer. Les peines du Purgatoire sont donc, en elles, les mêmes que celles de l'enfer, à l'exception du désespoir et de l'éternité car les âmes qui y sont détenues sont assurées d'entrer un jour en possession du royaume des cieux.
D : Pouvons-nous soulager les âmes du Purgatoire ?
R : Oui, nous le pouvons par nos bonnes œuvres et par le saint Sacrifice de la messe.
Nous pouvons procurer du soulagement aux âmes qui souffrent dans le Purgatoire et leur ouvrir les portes de la celeste patrie par les suffrages des fidèles, les jeûnes, les aumônes, les communions, les pratiques de pénitences que nous offrons à Dieu pour elles, mais surtout par le saint Sacrifice de la messe. Nous devons prier pour les morts.
D : Y aura-t-il toujours un Purgatoire ?
R : Le Purgatoire ne subsistera que jusqu'à la fin du monde.
Il est certain que le Purgatoire durera jusqu'au jugement général, mais qu'il ne passera point ce terme. Notre-Dame de Fatima, le 13 mai 1917, dit qu'Amélia sera au Purgatoire jusqu'à la fin du monde.
3° ) L'Enfer :
D : Qu'est-ce que l'enfer ?
R : L'enfer est un lieu horrible, où étant privé pour jamais de la vue et de l'amour de Dieu, l'âme souffre, dans le feu, des tourments éternels.
La foi nous l'enseigne qu'il y a un enfer, et la raison en démontre l'existence. En effet, il n'est point de vérité plus souvent ni plus expressément marquée dans les livres saints :
« La voie des pécheurs, est-il dit dans l'Ecclésiastique (XXI, 11), est unie et pavée de pierres, mais elle conduit en enfer ».
« Le riche mourut et il eut l'enfer pour sepulture » ; ainsi s'exprime Jésus-Christ dans l'Evangile de saint Luc (XVI, 22).
L'ancien Testament et le Nouveau renferment une foule de passages non moins formels.
L'enfer est un lieu, ou plutôt un état horrible des âmes où se trouvent réunis toutes les douleurs, tous les supplices ; où il n'y a ni ordre ni repos, où règne une éternelle horreur ; c'est un état de trouble et de confusion, d'angoisse et de désespoir. L'enfer est appelé, dans l'Écriture, tantôt le puits de l'abîme, à cause de l'effroyable profondeur de ses maux ; tantôt le grand lac de la colère de Dieu, à cause de sa vaste étendue ; tantôt l'étang ardent, tantôt la fournaise de feu, la Gehenne, et les malheureux qui y sont plongés s'appellent les damnés ou les réprouvés.
Le premier tourment de l'enfer, qu'on appelle la peine du dam, est la privation de la vue et de l'amour de Dieu : peine cruelle, tourment insupportable au delà de tout ce que nous pouvons imaginer ici-bas de plus affreux. L'âme de l'homme ne peut être satisfaite que par la possession de Dieu ; il y a en elle un penchant violent et irrésistible qui la porte vers lui comme vers son souverain bien. Ce penchant est arrêté et suspendu pendant cette vie par une infinité de créatures qui l'attachent et la trompent sans pouvoir la satisfaire ; mais dès que l'âme du pécheur est séparée de son corps, éloignée de tous les objets qui l'attachaient ici bas, elle se trouve dans un vide épouvantable qu'elle veut remplir en s'unissant à Dieu. Emportée par l'impétuosité de ses désirs, elle s'élance vers lui comme vers le centre unique de son repos ; mais Dieu la repousse avec indignation et la bannit à jamais de sa présence. Elle a perdu Dieu, elle l'a perdu par sa faute, elle a perdu pour toujours ce Bien suprême et en le perdant elle a tout perdu et elle s'est perdue elle-même !...
Le second tourment de l'enfer, qu'on appelle la peine du sens, est un feu dévorant qui ne s'éteindra jamais. En quoi consiste-t-il ? Est-ce un feu matériel ? La Sainte Vierge, le 13 juillet 1917, a montré l'enfer à Jacinthe, François et Lucie. C'est un feu qui brûle et qui dévore ses victimes sans les consumer.
Les tourments de l'enfer sont éternels, c'est-à-dire qu'ils ne finiront jamais ; c'est un article de foi catholique qu'un chrétien ne peut révoquer en doute. Les passages des divines Écritures sont, à cet égard, clairs et formels : Les méchants dit Jésus-Christ, iront au supplice éternel, et les justes à la vie éternelle (Matth. XXV, 46); et, à la fin du monde, il prononcera contre les réprouvés cette terrible sentence : Allez, maudits, au feu éternel (Matth. XXV, 41).
D : Quels sont ceux dont les âmes vont en enfer ?
R : Ceux dont les âmes vont en enfer sont tous ceux qui meurent en état de péché mortel, quand ils n'en seraient coupables que d'un seul.
Tous ceux qui, au moment de la mort, sont coupables de péché mortel, sont aussitôt précipités dans l'enfer, pour y être tourmentés jour et nuit pendant toute l'éternité. Il n'est pas nécessaire pour cela d'avoir sur la conscience un grand nombre de fautes graves ; une seule suffit, parce qu'il n'en faut qu'une seule pour donner la mort à l'âme et la rendre ennemie de Dieu, et, par conséquent digne de l'enfer. Aussi, comme nous ne savons ni le jour ni l'heure de notre mort, nous devons toujours nous tenir près en prenant bien soin de l'état de notre âme par la confession fréquente et par le sacrement de pénitence.
TRAITS HISTORIQUES
Jésus-Christ nous représente, dans la parabole du mauvais riche, les souffrances d'un réprouvé, n'ayant pas une goutte d'eau pour apaiser sa soif, apercevant le juste Lazare dans le séjour de la félicité et dans la compagnie d'Abraham, et s'écriant dans l'excès de ses peines : « Je suis tourmenté dans ces flammes. » (Luc, XVI)
Un prince polonais exilé de son pays natal pour des raisons politiques avait acheté en France une magnifique propriété avec un beau château. Il avait malheureusement perdu la foi de son enfance et s'employait à écrire un livre contre Dieu et l'existence d'une vie après la mort. Un soir, au cours d'une promenade dans ses jardins, il rencontra une femme qui pleurait. Il l'interpella. « Ah ! Prince, lui dit-elle, je suis l'épouse de Jean-Marie, votre ancien serviteur qui est mort il y a deux jours. C'était un bon mari. Sa maladie a été longue et toutes nos économies ont servi à payer les médecins et il ne me reste plus rien maintenant pour faire dire des messes pour son âme. »
Le Prince, touché par sa douleur, lui dit quelques paroles aimables et, par miséricorde, lui offrit quelques pièces d'or pour faire dire des messes pour l'âme de son mari. Plus tard, c'était un soir, le Prince travaillait à son livre contre Dieu, dans son bureau, lorsqu'il entendit frapper bruyamment à la porte. Sans lever la tête, il invita le visiteur à entrer. La porte s'ouvrit lentement et un homme s'avança qui vint se placer devant le bureau du Prince. Celui-ci leva les yeux et quel ne fut pas son étonnement de voir devant lui son serviteur Jean-Marie qui le regardait avec un doux sourire.
« Prince, dit-il, je viens vous remercier d'avoir permis à ma femme de faire dire des messes pour le repos de mon âme. Grâce au Sang de Jésus qui fut offert pour moi, je vais maintenant entrer au Ciel, mais Dieu m'a permis de venir vous remercier pour votre généreuse aumône. » Il prononça ensuite ces paroles qui impressionnèrent le Prince : « Prince, il y a un Dieu, une vie après la mort, un Ciel et un Enfer. » Sur quoi, il disparut.
Le Prince tomba à genoux et récita avec ferveur son « Je crois en Dieu... » et… jeta son lire au feu. Souvent des pécheurs ont été sauvés pour un acte de miséricorde, de piété : ici de l'argent pour des messes pour le repos d'une âme ! Imitons-le. L'existence du Purgatoire est si certaine qu'aucun catholique n'a jamais entretenu le moindre doute à son sujet. Cet enseignement date des premiers temps de l'Église et partout où l'Évangile a été prêché, on l'a toujours accepté avec une foi certaine.
Voici un récit d'une nature différente mais non moins instructif. Saint Antonin, l'illustre archevêque de Florence, rapporte la mort d'un pieux et grand ami du couvent dominicain où résidait le Saint. Bien des prières et des messes furent offertes pour son âme. Le Saint fut très affligé lorsque, après un long temps de prières, l'âme du pauvre homme lui apparut au milieu de terribles souffrances.
— Oh, mon cher ami, s'exclama l'Archevêque, vous êtes encore au Purgatoire, vous si pieux et si dévot durant votre vie ?
— Oui, et je vais y rester longtemps, répondit le malheureux, car lorsque j'étais sur terre, j'ai négligé d'offrir des suffrages pour les âmes du Purgatoire. Dieu, à présent, par un juste jugement, applique les prières qui me sont offertes aux âmes pour lesquelles j'aurais dû prier. Mais le Seigneur me donnera le Ciel, mais avant, il me faut expier ma grave indifférence envers les autres.
Notre Seigneur a dit en effet, « C'est la mesure dont vous vous servez pour les autres qui servira de mesure pour vous. » N'oubliez pas, vous qui lisez ces lignes, que le terrible sort de cet homme de piété sera celui de tous ceux qui négligent de prier pour les Saintes Ames et refusent de les aider.
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