UN CLOAQUE D’IMPURETE
UN CLOAQUE D’IMPURETE
Cette terrible accusation de la Très Sainte Vierge Marie à La Salette, en France, a toujours étonné les
chrétiens.
Dire cela en 1846 était-ce possible ? Bien sûr on ne pouvait en douter puisque cette confidence venait de si haut, mais quelle était l’ampleur et la gravité du mal ?
Voici les confidences racontées par Paul de Pradel de Lamase dans ses souvenirs édités en 1942 par son fils, sous le titre Légitimisme et Papauté (page 162-163), livre que j'ai fait rééditer aux Ed. Saint-Rémi.
Étant à Rome en 1891, avant une entrevue de trois heures avec Léon XIII dont il donne tous les détails, il rencontre plusieurs personnalités éminentes qui lui font des confidences importantes.
Voici celle qui concerne notre question. Monseigneur Brunet, Supérieur du Séminaire Français à Rome s'attacha, sans pitié, à déraciner en moi certains préjugés, soigneusement entretenus dans nos âmes par je ne sais quel air ambiant qu'on respire par patriotisme et qui fait, pour ainsi dire, partie de notre patrimoine d'amour propre.
Comme je lui disais que notre clergé national était incomparablement supérieur en sciences et en vertus au clergé de toute autre nation catholique, il haussa dédaigneusement les épaules quant à la première affirmation, et quant à la seconde, il me confia que la sacrée pénitencerie recevait plus de demandes d'absolution des "cas réservés" de la part des prêtres français que de la part des prêtres de tout le reste du monde.
Quels étaient ces "cas réservés" ? Je n'eus pas l'indiscrétion de le demander, mais je supposai qu'il s'agissait surtout d'adultères et de séduction de pénitentes, gros péchés qu'on absout généralement par télégramme.
Il n'en est point de même de certains autres, paraît-il. Et pour faire contrepoids à l'opinion de Mgr Brunet, je note qu'un abbé trappiste m'a dit un jour que les "cas réservés" forment une longue liste dont il est donné lecture chaque samedi aux Pères et frères réunis au chapitre. Or il en est de tels, que leur possibilité ne peut être envisagée par des âmes françaises, et les supérieurs des couvents de notre nation, ont obtenu l'autorisation de ne pas les énoncer afin d'éviter à nos religieux d'égarer leurs imaginations sur des aberrations génésiques ou des perversités criminelles et autres monstruosités qui ne peuvent être conçues que par des cerveaux italiens ou espagnols.
A tout prendre, je pense que la tonalité de la moralité des prêtres, à laquelle les âmes catholiques ont tant besoin de croire, est sensiblement la même sous toutes les latitudes : LE BIEN S'Y MELE AU MAL MAIS LA SOMME DU BIEN L'EMPORTE.
J'ai pu me faire une idée de cette mesure en dînant un jour avec un missionnaire diocésain, M. l'abbé de Cormon, devenu évêque d'Aire. "J'ai prêché, disait-il, plus de cent cinquante retraites ecclésiastiques, et j'ai constaté que partout les prêtres pouvaient être divisés en trois parts à peu près égales :
- le premier tiers, le plus important, est irréprochable ;
- le second tombe, mais se relève,
- le troisième, légèrement inférieur en nombre aux deux autres, est absolument corrompu et ne peut
être décrotté que par miracle.
Cependant il est bon d'observer que la plupart de ces mauvais prêtres ont conservé la foi et ce ne sont pas toujours les moins zélés à l'exercice de leurs fonctions".
C'est l'éternelle proportion des anges déchus, tertia pars.
TERRIBLE ! PRIONS POUR NOS PRETRES
MARIE, REINE DU CLERGE, PRIEZ POUR NOUS
Paul de PRADEL de LAMASE