Mort de Dominique Venner
« Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité, contre les désirs individuels qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. »
Requiescat in pace
Que dire ... Le catholique que je suis ne peut que condamner et regretter ce geste sacrilège et de rébellion contre Dieu devant l'autel de Notre Dame, Reine de France, puisque le suicide est un péché grave, un péché mortel,doublé en l'espèce d'un sacrilège, je ne puis que le condamner, mais ici je ne juge que la forme car le fond comme le souligne l'abbé de TANOUARN semble plus complexe puisque il semblerait que pour Dominique Venner ce geste "était aussi, pour lui, la seule manière qu'il ait trouvé de passer par l'Eglise une dernière fois sans se renier. Une sorte de prière sans parole, pour ce coeur inassouvi jusqu'à la dernière seconde."
Le patriote que je suis est plus temperé, Dominique Venner était un nationaliste, un engagé qui a connu la prison sous de Gaulle à cause de la fidélité à ses idées, son suicide est ainsi connoté de références antiques. Dominique Venner n'était pas catholique mais païen, il a fait ce geste pour le symbole au nom de la France et pour la France à la manière des sacrifices antiques en protestation et a peut être perdu son âme au nom de l'âme de la France, que Dieu ait pitié de lui.
Ainsi bien que condamnant ce geste, je ne puis le laisser être un fait divers, une moquerie de plus pour les Valls, Bergé et autres, même Barjot sur RTL le traite de dérangé ...
Non Venner n'était pas un dérangé, Venner a fait un choix non conforme au cathéchisme certes, mais il n'y croyait pas, cependant il a fait ce choix pour que vive une certaine idée de la France que tous les catholiques partagent, et que ce suicide n'était pas dans sons esprit ni un acte de faiblesse, ni un acte de lacheté et aucunement celui du déséspoir mais un acte de courage voire un sacrifice comme avant lui l'ont fait Montherlant, Drieu la Rochelle ou Mishima, ne l'oublions pas !
Voici sa dernière lettre qui d'un point de vu humain ne peut que forcer le respect :
« Je suis sain de corps et d’esprit, et suis comblé d’amour par ma femme et mes enfants. J’aime la vie et n’attend rien au-delà, sinon la perpétuation de ma race et de mon esprit. Pourtant, au soir de cette vie, devant des périls immenses pour ma patrie française et européenne, je me sens le devoir d’agir tant que j’en ai encore la force. Je crois nécessaire de me sacrifier pour rompre la léthargie qui nous accable. J’offre ce qui me reste de vie dans une intention de protestation et de fondation. Je choisis un lieu hautement symbolique, la cathédrale Notre Dame de Paris que je respecte et admire, elle qui fut édifiée par le génie de mes aïeux sur des lieux de cultes plus anciens, rappelant nos origines immémoriales.
Alors que tant d’hommes se font les esclaves de leur vie, mon geste incarne une éthique de la volonté. Je me donne la mort afin de réveiller les consciences assoupies. Je m’insurge contre la fatalité. Je m’insurge contre les poisons de l’âme et contre les désirs individuels envahissants qui détruisent nos ancrages identitaires et notamment la famille, socle intime de notre civilisation multimillénaire. Alors que je défends l’identité de tous les peuples chez eux, je m’insurge aussi contre le crime visant au remplacement de nos populations.
Le discours dominant ne pouvant sortir de ses ambiguïtés toxiques, il appartient aux Européens d’en tirer les conséquences. À défaut de posséder une religion identitaire à laquelle nous amarrer, nous avons en partage depuis Homère une mémoire propre, dépôt de toutes les valeurs sur lesquelles refonder notre future renaissance en rupture avec la métaphysique de l’illimité, source néfaste de toutes les dérives modernes.
Je demande pardon par avance à tous ceux que ma mort fera souffrir, et d’abord à ma femme, à mes enfants et petits-enfants, ainsi qu’à mes amis et fidèles. Mais, une fois estompé le choc de la douleur, je ne doute pas que les uns et les autres comprendront le sens de mon geste et transcenderont leur peine en fierté. Je souhaite que ceux-là se concertent pour durer. Ils trouveront dans mes écrits récents la préfiguration et l’explication de mon geste.
*Pour toute information, ont peut s’adresser à mon éditeur, Pierre-Guillaume de Roux. Il n’était pas informé de ma décision, mais me connaît de longue date. »