L’Eglise est une monarchie de droit divin

Publié le par WalkTsin

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« La fonction juridique et la mission du Saint-Esprit

se complètent et s'achèvent mutuellement,

elles proviennent d'un seul et même Sauveur. »

Pie XII, Mystici Corporis, 1943.

 

 

 

Première Partie : 

1. La nature ontologique de l’Eglise

  

 

 

Armes pontificales.jpgL’une des plus graves erreurs contemporaines, erreur si caractéristique de notre siècle dans lequel triomphent l’individualisme et le subjectivisme, est sans conteste l’hérésie schismatique connue sous le nom de « sédévacantisme », qui substitue aux critères catholiques du droit divin ecclésial les fausses lumières du raisonnement privé et du libre-examen, conférant qui plus est à ces lumières erronées surgies de l’intelligence personnelle incompétente en ces matières touchant à l’infaillibilité, un pouvoir juridictionnel, une autorité délibérative et une puissance exécutoire au mépris de toutes les lois traditionnelles de l’Eglise catholique.

 

Pourtant, c’est oublier que l’Eglise a été fondée sur un droit lui-même fondateur et constitutif : le « droit divin » par lequel Jésus a confié à Pierre la garde de son Eglise (Matthieu XVI, 16), ce qui explique pourquoi tout est soumis au droit divin dans l’Eglise, les hommes, les sacrements, les institutions, et en premier lieu  l’élection pontificale elle-même, ceci signifiant que toute expression de la foi de l’Eglise dépend, est codifiée, régie par le droit divin qui est la source ontologique de la légitimité de la sainte société instituée par Jésus-Christ, et que nul ne peut, sous peine de péché grave, du haut d’un imaginaire tribunal individuel, s’y soustraire ou ne pas en respecter les saintes règles sans contredire coupablement le principe sacré d’autorité.

 

 

 

I. L’Eglise est fondée sur de droit divin

 

Mgr Gousset.jpgMgr Thomas Gousset (1792-1866) qui fut cardinal-archevêque de Reims, de pieuse mémoire, a su rappeler en son temps les principes fondateurs du droit divin : «La religion chrétienne est divine c’est Jésus-Christ lui-même qui a fondé l’Eglise qui porte son nom, et cette Eglise doit, aux termes des prophètes et de l’Evangile, durer autant que le monde ; elle est pour tous les temps et pour tous les peuples. L’Eglise est une société ; elle a par conséquent un gouvernement, un ordre hiérarchique qui distingue ceux qui enseignent de ceux qui sont enseignés, ceux qui gouvernent de ceux qui sont gouvernés. Cette société est nécessairement extérieure et visible ; elle est d’ailleurs une, sainte, catholique et apostolique. […] Les principales propriétés de l’Eglise sont l’autorité, la visibilité et la perpétuité, l’unité, la sainteté, la catholicité et l’apostolicité. Ces propriétés sont toutes renfermées, les trois premières implicitement, les quatre dernières explicitement, dans ces paroles du symbole du premier concile œucuménique de Constantinople de l’an 381 : ‘‘Je crois en l’Eglise, une, sainte, catholique et apostolique’’… la visibilité et la perpétuité sont donc, comme l’autorité, des propriétés de l’Eglise. » [1]

 

 

Saint Pierre au ciel.jpg

 

« La visibilité et la perpétuité sont donc,

comme l’autorité, des propriétés de l’Eglise. »

 

- Mgr Thomas Gousset -

 

 

Mais de quelle forme de gouvernement Jésus a-t-il souhaité pour son Eglise ? La réponse tout fidèle catholique devrait la connaître : le Christ, dans sa sagesse, en confiant à Pierre l’autorité (Matthieu XVI, 17-19), a institué une monarchie absolue comme forme de gouvernement de son Eglise, et cette monarchie établie par Jésus-Christ, nul ne peut la contester ou s’y opposer sous aucun prétexte, c’est une loi sacrée instituée divinement. C’est ce que rappellera le cardinal Cajetan (1469-1534), héritier d’une longue tradition de théoriciens du « droit divin », face à Martin Luther (1483-1546) qui, méprisant la tradition établie par le Christ, voulut s’écarter de Rome en allant jusqu’au schisme.

 

L’Abbé Boulanger l’exprime ainsi : « Jésus-Christ a fondé une Église monarchique en conférant à saint Pierre une primauté de juridiction sur toute l'Église. Jésus-Christ avait constitué à la tête de son Église un chef suprême, saint Pierre, que l'Évêque de Rome, c'est-à-dire le Pape, était le successeur de saint Pierre dans la primauté et que, de ce fait, il avait la plénitude des pouvoirs conférés par Jésus -Christ à son Église. » [2]

 

De ce fait que représente le pape qui est à la tête de l’Eglise ?

 

Saint Pierre apotre.jpgLa réponse est évidente : « Pierre, et tous ses successeursSaint Pierre.jpg représentent la personne de Jésus-Christ, comme le vice-roi représente le roi. Pierre et ses successeurs président l’Eglise universelle en monarques ; c’est pourquoi ils sont le principe de l’unité de l’Eglise, qui est le royaume de Jésus-Christ. Car de même qu’il n’y a qu’un empire là où il n’y a qu’un empereur, qu’un royaume là où ne règne qu’un roi, un monde que Dieu a fait et gouverne, un ciel qu’éclairci un soleil ; ainsi l’Eglise ne serait pas le seul royaume visible de Jésus-Christ, si elle n’avait un seul chef visible, à qui tout entière elle se soumît, et qui la gouvernât ; ce chef, c’est Pierre et chacun de ses successeurs. Le privilège de Pierre est que son pouvoir passe d’âge en âge à ses successeurs ; les autres patriarches disparaissent, lui demeure le même, il traverse les siècles et demeurera jusqu’à la fin du monde. » [3]  

 

II. Le droit divin est la source de tout pouvoir dans l’Eglise

 

Ceci exposé, comment s’établit la source de la légitimité juridique au sein de l’Eglise, permettant de légiférer, décider, ordonner et gouverner ? 

 

De nouveau Mgr Gousset nous l’explique : « La puissance spirituelle du pape vient de Jésus-Christ ; c’est l’Esprit-Saint qui a établi le pape pour gouverner l’Eglise de Dieu. Or, c’est un dogme catholique que le pape, une fois légitimement élu, reçoit immédiatement de Jésus-Christ, avec le titre de successeur de saint Pierre, les clefs du royaume des cieux, avec le plein pouvoir de paître les agneaux et les brebis, de régir et de gouverner, non une partie de l’Eglise ou une Eglise particulière, mais toutes les Eglises ou l’Eglise universelle. […] L’Eglise, dont le pape est le chef, est une vraie monarchie. Gerson n’hésite point à déclarer hérétique et schismatique quiconque nierait que le pape a été institué de Dieu surnaturellement et immédiatement, et qu’il possède une primauté monarchique et royale dans la hiérarchie ecclésiastique. Il enseigne que l’Eglise a été fondée par Jésus-Christ sur un seul monarque suprême ; que la puissance ecclésiastique dans sa plénitude est formellement et subjectivement dans le seul pontife romain, et qu’elle a été donnée surnaturellement par Jésus-Christ à Pierre comme vicaire et au souverain monarque, pour lui et pour ses successeurs, jusqu’à la fin des siècles (De potestate ecclesiastica, consid. X.). » [4]

 

De son côté Cajetan écrit :

 

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Publié dans Histoire de l'Eglise

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