Extrait d'une lettre de Vincent Reynouard du 25 novembre.
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Extrait d'une lettre de Vincent Reynouard du 25 novembre.
"(...) Bien que, conformément au désir du Directeur, je reste discret sur ce qui m'amène ici, mon profil particulier fait que des bruits courent et que la vérité en vient à être connue. Il y a peu, [un surveillant] m'a glissé : « Le négationnisme… Il y a plus grave, tout de même ! » Il était visiblement choqué du traitement qu'on m'infligeait. Je me dis que lorsque, dans la presse, on leur présentera les révisionnistes comme des fanatiques haineux et délirants, ils pourront démentir en se rappelant le petit gars tout tranquille qu'ils ont surveillé pendant quelques mois.
Je lis la presse et conserve précieusement certains articles révélateurs de l'hypocrisie ambiante. Parle-t-on de neutralité scolaire ? A propos du collège unique, la sociologue Nathalie Mons révèle que « au sortir de la seconde guerre mondiale » les vainqueurs étaient « conscients de l'importance de l'école unique pour le respect des valeurs démocratiques » (Le Monde, 16 nov. 2010, p. 22). Concernant plus particulièrement l'Histoire, on rappelle les propos de Lucien Fèbvre : « L'histoire enseignée à l'école l'est toujours pour autre chose que l'histoire ; elle est toujours peu ou prou instrumentalisée » (Le Monde, 14-15 nov., p. 17). Voilà qui a le mérite d'être clair.
Mais il y a plus savoureux encore. Interrogé, l'historien Benjamin Stora a déclaré : « L'histoire n'est pas une écriture fixe, enfermée dans un passé inamovible (…) L'écriture de l'histoire est toujours douloureuse, mais si on ne dit pas ce que l'on sait, il y a quelque chose qui ne va pas » (Le Monde, supplément TV, 31 oct. 2010, p. 4). Moi, j'ai dit ce que je savais, et ça s'est aussi assez mal passé… Il est toutefois vrai que je n'évoquais pas De Gaulle ; j'évoquais un événement devenu un dogme intouchable.
Quelques jours plus tard, à propos de la Maison de l'histoire de France, Frédéric Mitterrand a écrit :
« Confronter les sources et les points de vue, c'est précisément ce qui est au cœur de l'écriture de l'histoire » (Le Monde, 3 nov., p. 15). Ah ?
La palme revient à A. Finkielkraut. Celui-ci déplore « la place que la Shoah occupe dans l'espace public, “figure imposée”, “exercice machinal”, “ritournelle bien-pensante”, qui interdirait tout point de vue dérangeant sur le génocide » (Le Monde, 9 nov., p. 21). Je devine sans peine les affres que doit vivre A. Finkielkraut. Mais alors, pourquoi n'a-t-il pas signé la pétition de P.E. Blanrue ?
Mieux vaut rire de tout cela. C'est ce que je fais du fond de ma cellule. Je ris et je garde ainsi le moral au beau fixe (...).
Bonne continuation à tous et merci de votre soutien.
Vincent."