CATÉCHISME POUR LES ADULTES
DU PÉCHÉ
DEMANDE : Qu'est-ce que le péché ?
RÉPONSE : Le péché est une désobéissance à la loi de Dieu.
Enfreindre, transgresser la loi de Dieu, violer ces commandements ou ceux de son Eglise, ne point vouloir les observer, ne point vouloir y conformer sa conduite, c'est désobéir à Dieu, c'est l'offenser ; or, cette offense faite à Dieu, cette désobéissance à sa loi, qui est celle de notre vraie nature, s'appelle le péché. Ainsi, mes enfants, c'est un péché de manquer de respect à vos parents, parce que c'est désobéir à la loi de Dieu qui vous ordonne de les honorer ; c'est un péché de mentir, parce que c'est désobéir à la loi de Dieu qui vous défend le mensonge, etc.
D : Qu'est-ce que le péché actuel ?
R : Le péché actuel est celui que nous commettons par notre propre volonté, après avoir atteint l'âge de raison.
C'est par la volonté d'Adam, que nous avons commis le péché originel, et c'est là le triste héritage qu'il nous a transmis ; le péché actuel au contraire, est celui que nous commettons par un acte de notre liberté, de notre volonté propre. Ce péché, nous nous en rendons coupables, lorsque nous sommes parvenus à l'âge de raison, lorsque nous sommes en état de distinguer le bien d'avec le mal, le vice d'avec la vertu ; il consiste en ce que, librement et de notre propre délibéré, avec connaissance et avec réflexion, nous faisons une chose que Dieu défend, ou nous omettons une chose que Dieu commande. Ainsi, mes chers enfants, jurer, mentir, médire du prochain, manquer la sainte messe le dimanche, etc., ce sont là autant de péchés actuels.
D : Combien y a-t-il de péchés actuels ?
R : Il y a deux sortes de péchés actuels : le péché mortel et le péché véniel.
D : Qu'est-ce que le péché mortel ?
R : Le péché mortel est une désobéissance à la loi de Dieu, en chose grave, avec un parfait consentement.
Pour qu'un péché soit mortel, deux conditions sont nécessaires. Il faut, premièrement, que la matière du péché soit considérable, comme quand on vole une grosse somme d'argent ; il faut, secondement, que l'action que l'on fait, en opposition avec la loi divine, ou l'omission dont on se rend coupable, soit accompagnée d'un parfait consentement ; ce qui n'a pas lieu, par exemple dans le demi-sommeil, et lorsque, malgré soi, on est tellement troublé, tellement distrait, qu'on ne pense presque pas à ce que l'on fait ou à ce que l'on dit.
D : Quels sont les effets du péché mortel ?
R : Le péché mortel nous fait perdre la grâce, qui est la vie de l'âme, et nous rend digne de la mort éternelle ; c'est pour cela qu'on l'appelle mortel.
Le péché mortel est ainsi appelé, parce qu'il donne la mort à l'âme ; c'est un péché, dit saint Augustin, qui tue l'âme d'un seul coup. Cela ne veut pas dire que le péché mortel l'anéantisse, puisqu'elle est indestructible, immortelle ; mais il nous fait perdre la grâce de Dieu, qui est la vie de notre âme ; et de même que le corps est mort, dès qu'il est privé de son union avec l'âme, de même l'âme est morte, dès que, par le péché mortel, elle est privée de la grâce, qui peut seule la faire agir et lui fait produire des fruits de vie pour le ciel. — Non-seulement le péché mortel donne la mort à l'âme, il la rend encore digne de la mort éternelle, c'est-à-dire de l'enfer. Pour être damné, un seul péché mortel suffit, si en paraissant devant Dieu, on en est encore coupable : les démons sont damnés pour un seul péché d'orgueil.
D : Qu'est-ce que le péché véniel ?
R : Le péché véniel est une désobéissance à la loi de Dieu, en chose légère, ou avec un consentement imparfait, quoique la chose soit grave.
Le péché véniel, d'un mot latin qui signifie pardon, est ainsi appelé, parce qu'il est plus facile d'en obtenir le pardon que du péché mortel. — Le péché n'est que véniel toutes les fois que la violation de la loi est en chose légère ; par exemple si on travaille le dimanche pendant un quart-d'heure ou une demi-heure. Il en est de même, lorsque le consentement est imparfait, lorsqu'on n'aperçoit que d'une manière obscure et confuse la malice de l'action que l'on fait, quoique, dans la réalité, la loi soit violée, transgressée en matière considérable. Ce qui aurait lieu, par exemple, si une personne presque idiote, en blessait grièvement une autre ; la chose est grave, et cependant le péché n'est que véniel, parce que le consentement n'a pas été parfait.
D : Quels sont les effets du péché véniel ?
R : Le péché véniel affaiblit en nous la grâce de Dieu, quoiqu'il ne nous la fasse pas perdre entièrement ; il nous dispose au péché mortel, et nous rend dignes de peines temporelles.
Le premier effet du péché véniel est d'affaiblir en nous la vie de la grâce ; il ne donne pas la mort à notre âme, mais il lui fait des plaies et la rend malade. — Le second effet du péché véniel est de nous disposer au péché mortel. « Celui qui méprise les petites choses tombera peu à peu », dit le Saint-Esprit. Un enfant qui fait souvent de petits vols ne tardera pas à faire des vols plus considérables. — Le troisième effet du péché véniel est de rendre dignes ceux qui le commettent de peines temporelles, de peines qui dureront plus ou moins longtemps, et qu'il faudra nécessairement subir en ce monde ou en l'autre dans le purgatoire.
D : En combien de manières commet-on le péché actuel ?
R : On commet le péché actuel en quatre manières : par la pensée, par parole, par action, et par omission.
On peut violer la loi de Dieu, premièrement en s'arrêtant volontairement à des pensées qu'il faut chasser de son esprit : c'est là commettre le péché actuel par pensées. Secondement, en disant des choses qu'il ne faut pas dire : c'est là commettre le péché actuel par paroles. Troisièmement, en faisant ce que la loi défend : c'est là commettre le péché actuel par action. Quatrièmement, en omettant de faire ce qui est commandé : c'est là commettre le péché actuel par omission. Ainsi, mes enfants, vous péchez par omission quand vous manquez à vos prières, quand vous n'assistez pas à la messe le dimanche, etc.
D : Quels sont les péchés capitaux ?
R : Il y a sept péchés capitaux, à savoir : l'orgueil, l'avarice, la luxure, l'envie, la gourmandise, la colère et la paresse.
L'orgueil est une estime déréglée de soi-même, qui fait qu'on se préfère aux autres, et qu'on veut s'élever au-dessus d'eux.
L'avarice est un amour déréglé des biens de ce monde, et principalement de l'argent.
La luxure est l'amour des plaisirs contraires à la pureté.
L'envie est une tristesse que l'on ressent du bien temporel ou spirituel qui arrive au prochain.
La gourmandise est un amour déréglé du boire et du manger.
La colère est un mouvement impétueux de l'âme qui nous porte à repousser avec violence ce qui nous déplaît.
La paresse est une lâcheté et un dégoût qui font que nous négligeons nos devoirs, plutôt que de nous faire violence pour les remplir.
Ces sept péchés sont appelés capitaux, d'un mot latin qui signifie source, principe ; parce qu'ils sont le principe et comme la source d'où découlent un grand nombre d'autres péchés.
TRAITS HISTORIQUES
La reine Blanche, mère de saint Louis, avait coutume de lui dire : « Mon fils, je vous aime tendrement, et plus qu'aucune créature au monde ; et cependant j'aimerais mieux mille fois vous voir mort que de vous voir commettre un seul péché mortel ». Ces paroles firent une impression si profonde sur le coeur de ce jeune prince, qu'il les eut toute sa vie présentes à l'esprit.
Un frère rencontra un jour un solitaire inondé de larmes. « Pourquoi pleurez-vous ? », lui dit-il.. Il répondit : « Je pleure mes péchés ; n'aurions-nous offensé Dieu qu'une seule fois, jamais nous ne pourrions assez pleurer un si grand malheur ».
PRIÈRE
Ô mon Dieu, puisque le péché mortel donne la mort à l'âme, je le crains plus que la mort, et je prends la ferme résolution de n'en jamais commettre un seul pendant tout le cours de ma vie.