Refaire une chrétienté
Nulle besogne plus pressante que refaire une chrétienté. Seulement une chrétienté, voyez-vous, ça ne se refait pas sans un peu de scandale et même – comme l’écrivait jadis le jeune Lyautey – sans inquiéter les fortunes. Une chrétienté peut se refaire, à condition d’en courir les risques. Et le monde moderne ne paraît pas très décidé à les courir.En sorte que ce voyage au bout de la nuit n’est pas prêt de finir – mais on en verra sûrement le bout. Le bout de la nuit, c’est la douce pitié de Dieu (…). La douce pitié de Dieu, c’est-à-dire la profonde – la profonde – la profonde éternité.
Georges Bernanos – Au bout de la nuit (années 30)