Pourquoi faut-il une théocratie catholique ?
Seul importe aujourd’hui,
dans un mode en ruine livré au chaos,
le rayonnement de l’Eglise
et le triomphe de la Croix !
Nous sommes plongés, de gré ou de force, dans l’atmosphère quotidienne de l’agitation politique républicaine en raison des échéances électorales qui s’annoncent en France. De la sorte, plus que jamais tous les candidats du champ démocratique, sans exception aucune, en quête des suffrages, redoublent d’énergie afin de convaincre les électeurs de la nécessité de leur accorder leur confiance. Or, pour un catholique, nulle confiance ne peut être accordée, en dehors de celle que lui demande l’Eglise, à un système politique qui tire son origine de la Révolution française et des principes de 1789.
Ainsi donc, il ne peut y avoir, pour la perspective contre-révolutionnaire théocratique , alors que l’ensemble des structures anciennes se sont effondrées, de politique autre que religieuse, ceci impliquant que toutes les autres préoccupations qui ne concernent pas directement le rayonnement de l’Eglise et le triomphe de la Croix, aussi légitimes soient-elles – et même nécessaires selon les circonstances si elles relèvent d’impératifs vitaux immédiats – ne présentent en réalité aujourd’hui que des objectifs périphériques et subordonnés. De par l’absolue suprématie du spirituel sur le temporel, le seul élément sacré véritable dont tout dépend du point de vue de l’avenir européen comme de celui de la France, conditionnant toute possibilité de « Reconquista » à l’échelle du continent, est la Papauté.
I. L’essence satanique de la République
L’esprit de la Révolution a aujourd’hui pénétré l’ensemble de la nation, et s’est répandu dans tous les Etats européens. A plus de deux siècles de distance de la Révolution, son esprit infect n’épargne plus rien – pas même l’Eglise qui vécut un profond bouleversement lors du concile Vatican II. La France persiste donc plus que jamais dans son erreur républicaine et, comme il est aisé de le constater, ne s’est absolument pas repentie de ses horribles péchés.
Cependant l’esprit de la Révolution fut d’essence satanique :
« Je demande la permission de le répéter : la révolution française ne ressemble à rien de ce qu’on a vu dans les temps passés. Elle est sataniquedans son essence. Jamais elle ne sera totalement éteinte que par le principe contraire, et jamais les Français ne reprendront leur place jusqu’à ce qu’ils aient reconnu cette vérité. Le sacerdoce doit être l’objet principal de la pensée souveraine. » [1]
Cette dernière phrase, après l’affirmation de la déchéance dela Francetant qu’elle ne se sera pas purgée de l’esprit satanique qu’elle a généré depuis des siècles, est de la plus haute importance car elle signifie que l’éventuelle perspective de rétablissement de l’Ordre traditionnel, en France et en Europe, relève à présent, en raison de la situation, d’un mouvement porté par une action de nature étroitement et exclusivement religieuse.
II. Les principes de la théocratie
L’Empereur ayant disparu avec le Saint Empire,
ne demeure que la papauté
pour restaurer l’archétype éternel du Saint Empire !
Cette position originale, qui tranche d’avec toutes les autres théories politiques, est une « métapolitique », c’est-à-dire une métaphysique de la souveraineté dans la mesure où celle-ci s’exprime par l’intermédiaire de Dieu au cœur de l’Histoire ; Dieu dont le Pape est le représentant en ce monde, le « Vicaire » par excellence, et le Saint Empire l’incarnation organique la plus aboutie du point de vue politique.
Le seul horizon politique véritable
c’est la chrétienté !
Le seul horizon politique véritable pour un membre de l’Eglise c’est la chrétienté, c’est-à-dire « l’Unité spirituelle des nations européennes » à laquelle il convient de travailler, et que les monarques français, pas plus que le empereurs germaniques, n’ont ni su ni voulu édifier. Cette unité doit être préparée, construite, élaborée par une bénéfique union des différents pouvoirs nationaux – bienfaisante et souveraine harmonie unificatrice qui ne peut être exercée que par l’autorité suprême du sacerdoce : la Papauté. [2]
En effet, le Pape est le seul qui possède encore l’autorité nécessaire capable de restaurer, dans une Europe livrée au chaos des égoïsmes nationaux et au venin révolutionnaire, l’unité du Saint Empire. L’Empereur ayant disparu avec le Saint Empire, ne demeure que le Sacerdoce Suprême pour se voir dévolu l’archétype éternel du Saint Empire et le restaurer.
Cela signifie que la source du droit c’est Dieu, la source de toute légitimité vient d’en haut ; le pouvoir ne reçoit son mandat que du Ciel par l’intermédiaire du Pape. La politique, de ce fait :« Est donc avant tout révélation de l’insondabilité du divin, préludant moins à la science qu’à l’étonnement métaphysique. » [3] Les lois du Ciel trouveront alors inévitablement, si ces principes sont revivifiés, une nécessaire transposition dans les formes temporelles qui, normalement, travailleront à incarner demain dans une chrétienté restaurée les bienheureuses et universelles lois régulatrices.
III. La papauté doit restaurer l’Empire
Joseph deMaistre expliqua fort bien l’avantage d’un gouvernement de la chrétienté placé sous l’autorité directe du Pape :