L'abbé Lafitte donne un avis différent des abbés actionnaires Tanouarn et Coiffet
pour changer de la propagande du SALON BEIGE
D’où vient cette théorie du moindre mal ?
C’est une déformation d’un autre point de théologie morale par lequel on peut choisir entre deux biens. On a le droit de faire un moindre bien, on a jamais le droit de faire un moindre mal.
SERMON DE M. L’ABBÉ LAFITTE POUR LE TROISIÈME DIMANCHE DE PÂQUES 2012 SUR LA QUESTION DU VOTE AUX ÉLECTIONS PRÉSIDENTIELLES DE 2012.
Au nom du Père, du Fils et du Saint Esprit, mes bien chers frères, mes bien chers amis, Puisque nous sommes en période électorale, je voudrais rappeler au cours de ce sermon les principes de l’Église. Il y a une politique de l’Église, mes bien chers frères, elle a un nom : « le règne social de Notre Seigneur Jésus-Christ ». Et je voudrais vous rappeler à partir de ce dogme de Foi, puisque c’en est un, justement les principes qui doivent guider l’âme et l’intelligence d’un catholique dans ces périodes électorales.
Le premier principe est la soumission que toutes les créatures doivent avoir à Dieu. Les catholiques bien sûr, sont soumis à Dieu, mais pas simplement les catholiques ; les hérétiques, les musulmans, les juifs, les protestants, ceux qui ne croient à rien du tout, sont également soumis à Dieu, parce que Notre Seigneur Jésus-Christ est Roi de Sa Création. Il est Roi par nature puisqu’Il est le Créateur de toutes Ses créatures. Étant créés par Notre Seigneur Jésus-Christ, nous avons donc un devoir grave de reconnaître comme Créateur Celui qui nous a créés, et donc Notre Seigneur Jésus-Christ. Notre Seigneur Jésus-Christ possède, à ce titre, des droits sur chacun d’entre nous, alors que nous avons des devoirs. L’Église enseigne également que Notre Seigneur Jésus-Christ est Roi également par droit de conquête puisqu’Il est mort pour nous sur la Croix, et étant mort pour nous sur la Croix, par ce mystère de la Rédemption qu’Il a accompli au Vendredi Saint, Il a de nouveau des droits personnels sur chacun d’entre nous. Ces droits sont indépendants de notre conception personnelle sur le sujet. Notre Seigneur Jésus-Christ est Roi de toute la terre, de toutes Ses créatures.
A cause de ce dogme de Foi, il est évident que l’Église a aussi enseigné qu’il doit y avoir une union étroite entre l’État et l’Église. Ce sont deux sociétés parfaites : l’État dans le domaine temporel, l’Église dans le domaine spirituel. Mais, de même que le corps et l’âme doivent être unis, de la même façon il faut une union entre l’État et l’Église. Dans le domaine mixte qui touche à la fois au spirituel et au temporel, l’Église, qui représente justementNotre Seigneur Jésus-Christ, a aussi son mot à dire dans le domaine pratique, donc dans le domaine de l’État.
Ainsi, mes bien chers frères, le plus grand blasphème que nous puissions entendre contre cette royauté sociale de Notre Seigneur Jésus-Christ, c’est de prétendre que Notre Seigneur Jésus-Christ n’a rien à dire en matière politique. C’est véritablement un blasphème de dire que Notre Seigneur Jésus-Christ n’a rien à faire en matière politique, car ce blasphème sépare ce que Dieu a voulu unir : l’Église et l’État.
Rappelons des choses élémentaires : de savoir par exemple si dans un pays nous accepterions l’avortement ou le divorce, des choses de ce genre, ce sont des affaires politiques. Et si nous disons, ce que nous entendons beaucoup trop souvent, que l’Église et l’État doivent être séparés, cela voudrait dire que Notre Seigneur Jésus-Christ n’aurait rien à dire à l’État contre le divorce et contre l’avortement ? Ainsi, Notre Seigneur Jésus-Christ étant Dieu de toutes Ses créatures a un droit strict pour chacun d’entre nous. Et je le répète, le plus grand blasphème qui puisse se dire sur ce sujet est de prétendre que Notre Seigneur Jésus-Christ n’a rien à voir avec la politique.
Il est évident que toutes les personnes, le dix personnes qui se présentaient la semaine dernière aux élections, avaient toutes un point commun : toutes, de l’extrême droite à l’extrême gauche, toutes, toutes, toutes, sans aucune exception, avaient mis soigneusement Notre Seigneur Jésus-Christ complètement hors de leur campagne électorale. Notre Seigneur Jésus-Christ a été le grand absent de cette campagne électorale. Non seulement le Nom de Dieu a été soigneusement mis de côté, mais même la simple morale naturelle. La simple loi naturelle a été elle aussi soigneusement mise de côté.
Et puisque donc c’est un blasphème de dire que Notre Seigneur Jésus-Christ n’a rien à voir avec la politique, mettre soigneusement de côté Notre Seigneur Jésus-Christ, Vrai Dieu et Vrai Homme, en dehors de toute la campagne politique, est donc un blasphème. A-t-on le droit, mes bien chers frères, de voter pour des blasphémateurs ? La réponse me semble évidente. Il est évident qu’il y a donc péché, péché grave de voter pour des gens qui ne veulent pas du Bon Dieu, qui soigneusement écartent délibérément Notre Seigneur Jésus-Christ, Vrai Dieu et Vrai Homme, de toute influence sur cette terre, sur cette politique, sur ce pays de France.
On me fait une objection : « Mais Monsieur l’Abbé, que faites-vous du devoir électoral ? » Le devoir électoral n’existe pas. Prenez le catéchisme de Saint Pie X, il n’y a pas un mot au 4ème commandement sur le devoir électoral ! D’où vient cette idée saugrenue qu’il y a un devoir électoral en France ? C’est une invention, mes bien chers frères, de certains évêques français autour des années 1870 – 1880. Cette invention n’a jamais été sanctionnée par l’Église. Prenez le catéchisme du Concile de Trente, prenez le catéchisme de Saint Pie X qui a été écrit en 1910, il n’y a pas un mot sur le devoir électoral. Donc, il est évident que pour cette raison, non seulement il n’y a pas de péché de ne pas voter, mais il y aurait un péché de voter pour des gens qui ne veulent pas de Notre Seigneur Jésus-Christ, qui veulent supprimer Son influence et celle de Son Église en matière politique. Cela me semble absolument évident.
On entend immédiatement une deuxième objection : « Mais, Monsieur l’Abbé, il faut avoir du bon sens, et à cause de ce bon sens, il nous faut suivre le moindre mal ». D’où vient cette deuxième idée également saugrenue que le moindre mal est acceptable pour un catholique ? J’ai étudié au cours de ma formation au séminaire d’Ecône, j’ai étudié en théologie morale la doctrine du moindre mal. La doctrine du moindre mal a toujours été condamnée da façon absolue par l’Église.
Qu’est-ce qu’un moindre mal ? Cela veut dire que quand on a deux maux, on peut choisir le moindre. Mais d’où vient cette idée ? Notre Seigneur Jésus-Christ nous a-t-il dit que nous avions le droit de faire un petit péché qui serait mieux qu’un gros péché ? Je voudrais vous donner un exemple tout simple, c’est l’exemple qu’on nous avait donné en théologie morale, je m’en rappelle encore comme si c’était hier : Imaginez une mère de famille qui a cinq enfants en bas âge et qui attende son sixième. Les médecins ont déterminé qu’à cause d’une grave anomalie d’ordre médical, la maman va mourir avec son bébé. Et donc, puisque cette maman est déjà mère de cinq enfants qui sont en bas âge et qui ont besoin de ses soins attentifs, et bien donc, on va décider en choisissant le moindre mal de supprimer l’enfant pour faire vivre la mère. Une telle action, mes bien chers frères, est un meurtre pur et simple. On n’a pas le droit de tuer l’enfant pour sauver la maman. Seul Dieu peut choisir, pas nous. Et c’est la même chose, mes bien chers frères, dans tous les domaines. Constamment dans notre vie nous sommes exposés à ce moindre mal. Avons-nous le droit de commettre un péché délibéré pour éviter un péché plus grave ? La réponse est non. Dieu étant Dieu peut et a le droit d’utiliser une chose mauvaise pour Sa plus grande gloire. Il ne veut pas la chose mauvaise directement, c’est absolument évident. Dieu, par exemple, dans Sa miséricorde pourrait utiliser une chute morale de l’un d’entre nous, un péché grave que nous aurions commis, pour augmenter en nous la vertu d’humilité, la vertu de confiance en la miséricorde infinie du Bon Dieu, bien sûr ! Mais on ne peut en aucun cas faire commettre un péché, sous prétexte que Notre Seigneur Jésus-Christ pourrait utiliser ce péché afin de nous faire progresser dans la vertu d’humilité. A-t-on le droit de commettre un péché, par exemple pour sauver la vie de plusieurs personnes ?
La réponse est non. L’Église a toujours répondu non à l’objection du moindre mal.
En fait, d’où vient cette théorie complètement saugrenue encore une fois du moindre mal ? C’est une déformation d’un autre point de théologie morale par lequel on peut choisir entre deux biens. On a le droit de faire un moindre bien, on a jamais le droit de faire un moindre mal. C’est absolument impossible. Si par exemple on ne peut pas, pour une raison indépendante de notre volonté faire un bien important que nous avions prévu de faire à l’égard du prochain, on peut choisir un bien inférieur, un bien plus petit, j’allais dire, sous prétexte qu’on ne peut pas faire le bien plus grand que nous avions l’intention de faire. Donc, on peut accepter de faire un moindre bien, mais jamais un moindre mal. Le moindre mal, mes bien chers frères, est un mal. C’est un péché, et c’est quelque chose qu’on ne peut jamais commettre, quoiqu’en disent les évêques de notre pauvre pays de France depuis des années et des années.
Ouvrons un peu les yeux mes bien chers frères, et regardez donc où nous a mené cettefausse théorie du moindre mal. Ouvrez les yeux, regardez un peu ce qui se passe dehors, voilà les conséquences du moindre mal, cette théorie complètement fausse qui nous est prêchée maintenant depuis pratiquement de longues années. Vous ne trouverez jamais un seul texte du Magistère de l’Église, je parle bien sûr du Magistère datant d’avant la mort de Pie XII, en 1958, et je vous mets au défi de me trouver un texte du Magistère de l’Église qui enseigne qu’on a le droit de choisir le moindre mal. Le moindre mal est un péché.
Enfin, il y a une troisième objection que nous entendons souvent en cette période électorale : « Mais Monsieur l’Abbé, la Démocratie en France est d’inspiration chrétienne. » Je pense qu’on ne peut rien comprendre sur ce qui se passe dans notre pauvre pays de France sans réaliser avant toute chose que la République issue de l’échafaud sur lequel le roi de France Louis XVI a laissé sa tête, sans bien comprendre donc que cette République dite française est avant tout substantiellement anti-chrétienne.
Qu’est-ce que cette Démocratie ? Vous connaissez la formule : « l’art d’agiter les peuples avant de s’en servir ». C’est tout à fait vrai. On me dit : « Mais, Monsieur l’Abbé, la Démocratie en France, ce n’est rien d’autre que le pouvoir du peuple ». Mensonge ! Ce n’est pas du tout le pouvoir du peuple, c’est le pouvoir du nombre, le nombre qui va décider où est la Vérité !
Mais nous, catholiques, nous savons très bien, mes bien chers frères, que la Vérité est objective et que nous devons absolument soumettre par notre intelligence la volonté à cette Vérité. En aucun cas nous ne pouvons justement décider ce qui est vrai et faux, c’est Notre Seigneur Jésus-Christ qui l’a déjà décidé, c’est Notre Seigneur Jésus-Christ qui nous a donné une Loi, et qui, par cette Loi, nous indique ce que nous pouvons faire et ce que nous ne pouvons pas faire. Donc la Démocratie, telle qu’elle existe en France, n’est rien d’autre, mes bien chers frères, que le pouvoir du nombre, le nombre qui détermine si on a le droit d’offenser le Bon Dieu ou non. Mais le nombre n’a rien à faire avec cela. Vous voyez, mes bien chers frères, comme il est important à mon avis de connaître ces choses-là. Ce n’est pas mon enseignement personnel que je donne (un prêtre n’a pas d’enseignement personnel à donner en prêchant pendant la Sainte Messe), ce que je vous donne c’est simplement l’enseignement de l’Église. Voilà ce que l’Église a toujours enseigné, voilà ce que l’Église enseigne dans ses catéchismes, surtout dans le catéchisme de Saint Pie X. Nous ne sommes pas le Bon Dieu, mes bien chers frères, nous devons nous soumettre à ce que l’Église a toujours fait.
« Mais alors, Monsieur l’Abbé, que devons-nous faire dans ces élections ? » Mais je vous laisse appliquer par vous-mêmes ce que je viens de vous dire : peut-on pratiquer un moindre mal dans les élections qui arrivent dimanche prochain ? Non. Nous avons le choix entre la peste et le choléra. Vous préférez mourir de la peste ou du choléra ? Bon courage pour faire un choix !
Personnellement, je préfèrerais mourir ni de l’un ni de l’autre. Je ne sais pas ce que vous en pensez vous-mêmes…. Et puis, on me dit : « Mais, Monsieur l’Abbé, il faudra bien nous soumettre à la volonté du peuple…… » Mais si la volonté du peuple est de mettre Notre Seigneur Jésus-Christ à la porte, je suis désolé, mais c’est un péché que d’accepter cette soumission. En aucun cas nous ne pouvons nous soumettre à des bandits qui ne pensent qu’à une seule chose, c’est augmenter leurs comptes en banque et à mettre le Bon Dieu en dehors de tout ce qu’ils font. Mes bien chers frères, les gens nous disent immédiatement : « Mais alors, à ce moment-là, vous ne pouvez plus rien faire ! ». Oui, il faut faire quelque chose : prier, on peut encore prier, encore faire pénitence pour notre pauvre pays de France. Si le Bon Dieu a su susciter au XVème siècle une petite jeune fille de 17 ans pour sauver le pays, Sainte Jeanne d’Arc, le Bon Dieu pourrait aussi susciter demain quelqu’un d’autre, vous ou moi, quelqu’un de très simple peut-être qui serait utilisé par Lui comme un instrument pour sauver ce que la société moderne a décidé de condamner. Il faut, mes bien chers frères, surtout en ces périodes électorales, il nous faut absolument, justement mettre le Bon Dieu au milieu de tout cela. Vous allez perdre votre temps à essayer de changer ce qui ne peut pas être changé malheureusement à cause de la corruption qui nous attend. Vous pourriez faire beaucoup plus pour le règne de Notre Seigneur Jésus-Christ, par exemple en venant passer une heure ou deux devant le Saint Sacrement à l’exposition du Saint Sacrement qui aura lieu ce vendredi soir de 21 h à 23 h. Vous feriez infiniment plus de bien pour votre âme et pour l’âme de ceux qui vous entourent en agissant ainsi. Notre Seigneur Jésus-Christ, mes bien chers frères, n’est pas quelqu’un de facultatif : ou nous choisissons Notre Seigneur Jésus-Christ, ou nous choisissons l’Ennemi de Notre Seigneur Jésus-Christ, à savoir le Démon. Nous n’avons pas le droit, je dirais, de tenir la main droite avec Notre Seigneur Jésus-Christ et notre main gauche avec le Démon. Cela ne marche pas, cela n’est pas possible.